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- Lutte ouvrière n°2005
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Leur société
Enquête officielle sur les conditions de travail : Une réalité crue, aggravation permanente pour les ouvriers.
L'organisme d'étude du ministère du Travail, la Dares, vient de publier en ce début janvier 2007 une étude sur l'évolution des conditions de travail entre 1998 et 2005. Pour la quasi-totalité des domaines retenus, les conditions de travail des ouvriers se sont encore détériorées.
D'abord ce rapport note que, pour nombre de salariés, travailler c'est courir : "En 2005, 48% des salariés déclarent devoir se dépêcher toujours ou souvent dans leur travail" . Mais c'est vraiment pour les ouvriers qu'incontestablement la situation a empiré : "Le travail à la chaîne progresse encore pour les ouvriers : 10% le pratiquaient en 1998, ils sont 11% en 2005" ... "42% des salariés, 50% des ouvriers déclarent que leur rythme de travail est contraint soit par la surveillance hiérarchique soit par le contrôle informatique" .
Le rapport de la Dares note qu'il y a encore 5% des salariés (soit plus d'un million) qui ne connaissent leur horaire de travail que la veille pour le lendemain, et que 16% des salariés ne bénéficient pas d'un repos hebdomadaires de 48 heures consécutives.
En fait, il apparaît clairement que les salariés sont toujours plus soumis à des horaires dits atypiques, le week-end, la nuit etc. "Ainsi 27% des salariés travaillent habituellement le samedi en 2005, contre 19% en 1998 ; de même 7% de salariés travaillent habituellement de nuit contre 4% en 1998" .
La dégradation est parallèle pour les ouvriers en ce qui concerne la pénibilité du travail. Les postures pénibles ou fatigantes augmentent encore pour les ouvriers. D'une façon générale : "Le port de charges lourdes se développe : l'augmentation est nette pour les ouvriers, déjà très exposés, mais aussi pour les employés administratifs qui le sont moins. Les "mouvements douloureux ou fatigants", les "secousses et vibrations" sont aussi des pénibilités qui continuent à se développer, là encore surtout pour les ouvriers." Et à cela il faut encore ajouter que les nuisances sonores s'aggravent dans le bâtiment en général et pour tous les ouvriers.
Il y a encore, note ce rapport, plus de 1,2 million d'ouvriers dit non qualifiés, c'est-à-dire des OS, dans la seule production industrielle, en réalité bien plus si l'on y ajoute les "professionnels de fabrications" , qui font en réalité le même travail.
Ce rapport vient donc à point pour rappeler à tous ceux qui pérorent sur la disparition de la classe ouvrière, que celle-ci existe bel et bien, et que c'est elle qui non seulement produit ce qui est utile à tous, mais en plus paye le prix fort pour l'explosion des profits patronaux.