La conférence de presse de Villepin, censée préciser les contours de la loi du "droit au logement opposable" annoncée par Chirac en réponse aux actions des sans-logis, a été surtout une occasion pour les ministres présents de s'auto-féliciter de ce qu'ils prétendent avoir fait, alors pourtant que cent mille personnes vivent dans la rue et qu'elles sont un million à ne pas disposer d'un logement personnel !

À part l'annonce que c'est à l'État que le droit au logement sera opposable, et non aux collectivités locales, ce qui est la moindre des choses, rien de concret.

D'après les propres chiffres, pourtant largement sous-estimés, de ces ministres contents d'eux-mêmes, il faudra attendre jusqu'à 2012 pour que les besoins soient comblés. Mais, d'ici là, combien de logements sociaux supplémentaires seront transformés en taudis et combien d'autres seront hors d'usage ou détruits ? Aucun budget supplémentaire n'est accordé pour accélérer la construction de logements sociaux.

La seule proposition évoquée pour dégager quelques F4 de HLM est de mettre dehors leurs occupants actuels dont les enfants ont grandi !

Une fois l'effet d'annonce passé, ceux qui attendent depuis des années un logement social continueront à l'attendre, et ceux qui sont dans la rue y resteront. Pour quelques-uns d'entre eux, en y laissant leur peau !

Arlette Laguiller, 3 janvier 2007.