Centre régional des services financiers de la Banque Postale, Bordeaux : Non à la précarité !03/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/01/une2005.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Centre régional des services financiers de la Banque Postale, Bordeaux : Non à la précarité !

En matière d'emplois et de précarité, la direction du CRSF de Bordeaux applique avec zèle la politique que mène La Poste sur l'ensemble du groupe.

Au centre de Mériadeck de Bordeaux, cela se traduit par plus de 50 suppressions d'emplois par an depuis plusieurs années : 56 en 2004, 65 en 2005, 55 en 2006... soit plus de 10% des 1500 salariés à l'effectif qui ont disparu en trois ans. Et pour 2007, la direction a déjà annoncé la suppression d'environ 60 postes supplémentaires.

Pour compenser le manque de personnel qui se fait sentir dans de nombreux services, la direction multiplie les emplois précaires, avec même de l'intérim. C'est essentiellement sur les plates-formes téléphoniques que la direction fait appel à ces emplois précaires, là où la mise en concurrence des employés et la pression du commercial est la plus forte, avec des objectifs individuels de vente et d'accroches. Les contrats précaires permettent à la direction de se débarrasser d'employés de façon totalement arbitraire en prétextant qu'ils ne font pas l'affaire.

Les dernières victimes de cette politique, ce sont une dizaine de jeunes dont le contrat se terminait fin décembre et à qui la direction a annoncé le 15 décembre qu'ils ne seraient pas embauchés en CDI. Pourtant, certains d'entre eux sont présents depuis quinze mois et ils ont fait largement preuve de leur capacité à tenir leurs postes de travail. L'encadrement a même poussé le cynisme jusqu'à dire à quelques-uns qu'ils étaient "trop bons" et "qu'ils ne pourraient donc plus progresser" . À d'autres qu'ils étaient meilleurs que certains "CDI ou fonctionnaires" mais que ces employés-là, "ils ne peuvent pas s'en débarrasser" !

Et comme se contredire ne gêne pas ces représentants zélés de la direction, voyant que ces faux arguments ne passent pas, ils leur reprochent maintenant d'avoir sans doute trafiqué les chiffres ou de ne pas "être excellents en permanence" .

Face à ces méthodes, ces jeunes collègues écoeurés ont contacté les représentants syndicaux et une première assemblée a réuni plusieurs dizaines d'agents. Les syndicats (CGT, SUD, FO, CFDT et UNSA) ont sorti un tract d'information et une pétition revendiquant l'embauche immédiate de nos dix collègues a recueilli en peu de temps près de 700 signatures.

À l'embauche nécessaire des dix jeunes, s'ajoute également celle d'une quinzaine d'autres qui ont passé plus de douze mois en CDD au CRSF et ne sont plus présents, mais à qui la direction, au titre d'un accord de "déprécarisation" a promis l'embauche avant la fin 2007. Cela fait donc vingt-cinq embauches qui seraient les bienvenues dans tous les services, qui allégeraient les conditions de travail de tous, sortiraient ces jeunes de la précarité et amélioreraient le service rendu au public.

Une seconde assemblée du personnel a eu lieu le 21décembre avec près de 150 agents. La décision y a été prise d'une journée de grève pour le 29décembre, à laquelle ont appelé tous les syndicats. Certains des jeunes concernés qui ont participé à cette AG sont repartis à leur position de travail encouragés par de chaleureux applaudissements. Le 27décembre, la direction s'est livrée à un ignoble chantage pour tenter d'éviter la grève. Elle a essayé de diviser les jeunes, les organisations syndicales et le personnel. Elle a proposé un CDI pour trois des jeunes à condition d'accepter que les autres soient virés et que les préavis de grève soient retirés. Les jeunes concernés et toutes les organisations syndicales ont refusé d'un commun accord le chantage, ce qui a surpris la direction et mis en échec sa manoeuvre. La grève a été suivie par 25% du personnel d'exécution présent (près de 35% dans le service des jeunes) alors que l'on était en pleine période de congés.

Au CRSF de Bordeaux, l'année 2006 s'est donc terminée par une journée de grève contre la précarité et pour des embauches. Une assemblée générale a eu lieu le 2janvier pour discuter des suites à donner. Car une forte minorité est d'ores et déjà convaincue que cette bagarre pour l'embauche de ces jeunes, dont certains attendent depuis de nombreuses années, ne fait que commencer.

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