À l'occasion de la présentation d'un rapport parlementaire par le député UMP Dominique Tian, il a beaucoup été question de fraudes aux Assedic. La presse, la radio, la télé nous ont abreuvés du chiffre de 140 millions d'euros qui auraient été indûment versés par l'assurance-chômage, laissant planer la suspicion sur les millions de travailleurs réduits aux allocations de l'Assedic faute de trouver un emploi.

En réalité, les fraudes relevées dans ce rapport ne représentent que 0,5% des 28 milliards d'euros distribués par les Assedic chaque année. Diverses combines existent : des trafiquants créent des sociétés fictives, essentiellement dans les secteurs du bâtiment et de la confection, pour vendre de faux documents donnant accès à l'assurance-chômage. Des patrons qui dirigent des entreprises ayant une activité réelle emploient de la main-d'oeuvre au noir. Des salariés "ayant effectivement travaillé sans avoir été déclarés ont été rémunérés ensuite par la remise de "kits Assedic"" , explique le rapport parlementaire. Autrement dit il y a des patrons qui parviennent à utiliser gratuitement des salariés, profitant notamment de la situation de précarité dramatique dans laquelle le gouvernement place des immigrés sans papiers, et en font supporter la charge à l'assurance-chômage.

Mais après avoir mis en évidence la responsabilité de certains patrons dans les fraudes, ce député UMP propose dans son rapport de renforcer le contrôle sur les demandeurs d'emplois. Heureusement, le personnel des ANPE a déjà montré son opposition au rôle de délateurs que leur direction souhaiterait de plus en plus leur faire jouer.