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- Lutte ouvrière n°2004
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Dans les entreprises
Volkswagen (Bruxelles) : Pas de reprise du travail avant la fin de l’année 2006
La direction de VW avait souhaité une reprise du travail avant les fêtes de fin d'année, après l'annonce de 4000 suppressions des 5400 emplois de l'entreprise, mais quelque 300 ouvriers continuent de se relayer devant l'entrée principale de l'usine.
Le 20 décembre, la presse et les médias annonçaient un préaccord entre la direction et les syndicats pour les 900 prépensionnables à partir de 50ans, VW s'engageant à payer la différence entre les allocations de chômage et le dernier salaire.
Mais le lendemain, le Premier ministre Verhofstadt (libéral) rappelait que le «pacte de solidarité entre les générations», imposé fin 2005, visait à maintenir les prépensionnés «disponibles» sur le marché du travail et qu'il devait s'appliquer intégralement aux salariés de VW. Les travailleurs de 50 ans et plus seraient obligés d'accepter tout travail qui leur serait proposé par une «cellule de reconversion», sous peine de perdre leur prépension. Onkelinx, vice-Première ministre (socialiste) confirmait la position du gouvernement.
Quant aux patrons de VW, le Premier ministre leur a déjà promis des nouveaux cadeaux fiscaux et des nouvelles réductions de cotisations sociales. Et son centre de coordination situé à Bruxelles permet au groupe VW de ne payer que moins de 3% de taxes sur les bénéfices. Le gouvernement fédéral et le gouvernement bruxellois n'avaient pas non plus lésiné sur les subventions lorsque VW avait eu besoin de nouveaux terrains. Mais aux travailleurs qui n'ont pas demandé de se retrouver au chômage ou en prépension, le gouvernement compte chaque centime.
Comme par enchantement, à partir du 21 dans les journaux, la compensation à 100% du salaire pour les prépensionnés était ramenée à 80%. Devant l'entreprise, les délégués donnaient encore d'autres chiffres!
Rien n'est clair concernant les prépensions. Pas plus que pour les primes de départ volontaire, pour lesquelles ni les montants réels, ni les taux de taxation ne sont connus des principaux intéressés, ni si l'ensemble des 1900 inscrits sur la liste des départs volontaires pourront réellement partir, ou seulement 1500 comme la direction l'avait annoncé... Et le plus grand flou persiste pour ceux qui comptent rester. Le nombre d'emplois maintenus varie de semaine en semaine. Il était question de 1500 puis de 3000, de 2200 maintenant, sans parler des conditions de travail qui sont prévues en régression. Quant aux Polo qui pourraient être produites sur le site, ne le seront-elles pas au détriment des travailleurs espagnols?
Mais tout cela semble n'être que des détails pour les dirigeants syndicaux, visiblement pressés, eux aussi, de faire reprendre le travail. La semaine précédant les fêtes, ils avaient donné leur accord pour laisser entrer des techniciens et la maîtrise. Entre Noël et le Nouvel An les travailleurs devraient recevoir une lettre d'information syndicale à domicile sur la base de laquelle un référendum devrait être organisé début janvier concernant la reprise du travail.
Dégoûtés de tant de mépris, de la part de la direction de VW, du gouvernement, mais aussi des dirigeants syndicaux qui ne consultent même pas les travailleurs, certains travailleurs qui restaient mobilisés baissent les bras, d'autres, au contraire, pensent déjà aux luttes qui seront à mener une fois que le travail aura repris.