Royal aux patrons : Demandez des sous plutôt que de licencier!27/12/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/12/une2004.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Royal aux patrons : Demandez des sous plutôt que de licencier!

Après Sarkozy à Charleville qui a osé faire son cinéma sur «la France qui souffre», Ségolène Royal est allée écouter «ceux qui réussissent et ceux qui souffrent» lors de son premier débat participatif à Illkirch en banlieue de Strasbourg.

En marge de ce débat, elle a rendu visite à l'usine Suchard de Strasbourg où la direction a prévu de supprimer 123 emplois sur 333. Selon le journal Les Échos, Royal a déclaré: «J'interdirai les licenciements de confort, c'est-à-dire qu'une entreprise qui fait des bénéfices et qui reçoit directement ou indirectement des fonds publics devra s'expliquer» avec ses salariés et avec les pouvoirs publics. Elle devra s'expliquer.... Mais pas y renoncer! Nuance. Il se trouvera toujours de prétendus experts pour «expliquer» que les licenciements sont inévitables.

La candidate du PS a demandé à Suchard de geler sa décision pour l'usine de Strasbourg. Elle lui a proposé d'étudier avec les pouvoirs publics la possibilité de nouvelles aides financières au titre de l'innovation en proposant même à Suchard quelques idées -au cas où ils n'y auraient pas pensé- comme «lancer des chocolats bio, un commerce équitable, des barres chocolatées diététiques». On ne sait pour l'instant quelle sera la réponse de Suchard à ces royales suggestions...

Mais, derrière Suchard, il y a le groupe Kraft Food, numéro deux mondial de l'alimentaire. Il a annoncé en janvier dernier 8000 suppressions d'emplois dans le monde sur les 98000 du groupe. Kraft Food compte rayer de la carte vingt sites de production. Tout cela pour faire encore plus de bénéfices alors qu'ils sont déjà énormes. Rien que pour le troisième trimestre, ils étaient en hausse de 11% et se montaient à 567 millions d'euros!

Pas question pour Royal de demander à Kraft Food de prendre, ne serait-ce qu'un peu, sur ses bénéfices. Elle lui propose juste de demander l'argent public en échange du maintien des usines. On ne peut pas dire que ces propositions soient innovantes. Cela se fait depuis des décennies, voire plus, avec le résultat que l'on sait.

Partager