Marchandage et prêt de main-d'oeuvre, travail dissimulé, non application des salaires minimaux, non application des majorations pour heures supplémentaires, dépassement de la durée maximale hebdomadaire (plus de 48 heures)... telles sont les infractions relevées par l'Inspection du Travail à l'encontre d'entreprises sous-traitantes qui sont intervenues l'été dernier sur le site de l'usine Peugeot à Sochaux.

Selon L'Est Républicain, près de 80 travailleurs slovaques, polonais et roumains ont été «employés illégalement» au mois d'août. Ils auraient effectué plus de 48 heures par semaine, sans même voir leurs heures supplémentaires majorées. De plus, certains patrons auraient «oublié» de les déclarer à l'URSSAF. Ces travailleurs étaient embauchés par une cascade de sous-traitants: un sous-traitant confiant le travail à un autre sous-traitant qui le confiait encore à un autre... cela allait jusqu'à quatre employeurs successifs.

Bien sûr, Peugeot plaide non coupable et dit qu'il n'est pour rien dans les pratiques des entreprises sous-traitantes. Mais quand la direction de Peugeot veut contrôler, elle sait faire. Tous les ouvriers de l'usine savent bien -pour le pratiquer tous les jours- que pour pénétrer sur le site, et plus encore y travailler, il faut être badgé dans les règles. De toutes façons, Peugeot est responsable de ce qui se passe dans l'enceinte de son entreprise.

Dans cette affaire, tout le monde se défausse. Peugeot, mais aussi les sous-traitants qui mettent en cause les baisses de prix exigées par PSA. Des baisses de prix bien réelles mais que les patrons de la sous-traitance font payer entièrement à leurs salariés, employés dans des conditions scandaleuses et illégales.

Sous-traitants et Peugeot sont responsables, et coupables, de la surexploitation des travailleurs dont ils tirent leurs profits.