La région Lorraine a décidé d'augmenter la fiscalité qui dépend d'elle de 18%. C'est la conséquence de la décentralisation qui transfère aux régions les compétences mais pas les sous qui vont avec explique le président PS, Masseret, ex-ministre de Jospin et fervent supporter de S. Royal.

Sans doute. Mais c'est surtout la conséquence du choix politique de la région Lorraine et de sa majorité de gauche, des choix que ne renierait pas l'ex-patron de la région, Longuet, devenu un des conseillers politiques de Sarkozy. Avec Masseret comme avec Longuet, les aides aux entreprises, sous de multiples formes, constituent une bonne part du budget régional.

La région Lorraine va ainsi aider pour 1,1 million d'euros le groupe ThyssenKrupp à s'agrandir. Installé à Florange en Moselle où il fabrique des colonnes de direction pour l'automobile, ThyssenKrupp avait repris il y a quelques années les locaux de l'usine Daewoo de Fameck. Il lorgne maintenant sur ceux laissés vides par un autre équipementier de l'automobile, GKN à Florange, qui a licencié ses 220 salariés l'an dernier.

ThyssenKrupp annonce 200 créations d'emplois. Mais est-ce que le géant ThyssenKrupp a vraiment besoin des fonds publics? Le numéro 10 mondial de l'acier, qui fabrique aussi des ascenseurs, des sous-marins et des équipements pour voitures, vient d'annoncer son bénéfice annuel: 2,62 milliards d'euros, en hausse de 56%. Poser la question, c'est y répondre.

Le groupe Renault, lui, a décidé de produire à Batilly dans l'usine Sovab, le remplaçant du Master. Il n'y aura aucune création d'emploi, au contraire: il est prévu de fabriquer 25% de véhicules en plus avec 400 travailleurs en moins et des contrats d'intérim qui ne seront pas renouvelés. La production du nouveau Master va bien sûr demander à Renault quelques investissements, estimés à environ 200 millions d'euros. Qu'à cela ne tienne, la région Lorraine, bonne fille avec l'argent du contribuable, va mettre au pot!

Pour boucler le budget, il y a d'autres moyens que d'augmenter les impôts sur la population: arrêter de mettre à disposition les fonds publics à des entreprises privées qui n'en ont absolument pas besoin et qui, comme Renault, loin de créer des emplois en suppriment.