Nos lecteurs écrivent : Aux Galeries Lafayette, l’envers des vitrines de Noël...20/12/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/12/une2003.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Nos lecteurs écrivent : Aux Galeries Lafayette, l’envers des vitrines de Noël...

À la période des fêtes on peut voir sur les grands boulevards à Paris les magnifiques vitrines des grands magasins, Galeries Lafayette ou Printemps. Mais devant ces vitrines des Galeries Lafayette, dans les stands de vente sur le trottoir des grands boulevards, la réalité est tout autre et nous voudrions témoigner des conditions dans lesquelles nous y avons travaillé avant d'être licenciés fin 2004. Notre «faute»: avoir créé une section CGT en mai 2004 et présenté une liste aux élections de délégués du personnel pour exiger des patrons de ces stands l'application de la loi.

Pendant la période des fêtes les plages horaires s'allongent de 9h30 à 20heures. Il y a une nocturne jusqu'à 22 heures le jeudi et trois dimanches sont travaillés. On travaille en fait quasiment 29 jours sur 31. Alors c'est vrai qu'on pouvait alors gagner plus que notre smic mensuel, mais pour parfois 60heures de travail. Le reste de l'année, les heures supplémentaires n'étaient pas payées, pas de RTT, pas de repos compensateur. Au moment du passage aux 35 heures, le patron nous faisait travailler comme avant, mais payées à 35. Et en ce qui nous concerne, c'est près de 80000 euros sur cinq ans et par personne que nous réclamons aux Prud'hommes.

Depuis plus de vingt ans, c'est la famille Hily qui gère les trois quarts de la vingtaine de stands devant les Galeries Lafayette. Les affaires marchent car les clients font ces petits achats, à des tarifs qui leur semblent abordables, qui vont de la cagoule au collant, en passant, fêtes obligent, par les boîtes de chocolat. Mais la qualité n'est pas toujours au rendez-vous.

Les Galeries Lafayette, contrairement à ce que croient les clients, louent ces stands à des patrons extérieurs, tout en gardant un droit de regard sur ce qui y est vendu et sur les prix affichés. Nous avions cependant accès à la salle de repos et à la cantine du magasin, et les achats étaient mis dans des sacs des Galeries Lafayette, gage certain de qualité pour les clients.

Aujourd'hui, nous sommes aux Prud'hommes, qui jugeront en avril 2007. Nous espérons que le tribunal nous donnera raison face aux méthodes des patrons de ces stands qui n'ont aucun égard pour les droits du travail. Quant aux Galeries Lafayette qui acceptent de passer des contrats avec eux, elles ont beau avoir signé la charte Global Compact de l'ONU (droits de l'homme, droits du travail...) et s'autoproclamer championnes de l'éthique, il n'y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.

Des lecteurs C.C. - M. H. (Paris)

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