Moulinex : Lorsqu’un licencieur joue au licencié20/12/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/12/une2003.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Moulinex : Lorsqu’un licencieur joue au licencié

Le dernier PDG de l'entreprise Moulinex liquidée en 2001, un dénommé Puy, réclame aux liquidateurs judiciaires 176000 euros pour «licenciement économique». L'affaire est soumise au tribunal des prud'hommes. Le dernier PDG de Moulinex exige cette somme pour les quelques semaines passées comme cadre à la tête de l'entreprise. Ce monsieur porte la responsabilité de la fermeture définitive de Moulinex et du licenciement des 3700 salariés restants.

La somme demandée représente la bagatelle de plusieurs milliers d'euros par jour de présence. Elle équivaut aussi à près de dix fois le montant de l'indemnité maximale obtenue par les travailleurs de l'entreprise, licenciés, eux, après des décennies de travail.

Ce monsieur n'est pourtant pas resté depuis sur la paille. Après un détour à la direction de SEB, l'entreprise d'électroménager qui a prospéré sur les cendres de Moulinex, il dirige aujourd'hui une société de conseil aux entreprises.

Il n'en va pas de même pour de nombreux anciens simples salariés qui, des années après leur licenciement, n'ont toujours pas retrouvé un véritable emploi ou sont toujours au chômage. Le revenu de plusieurs centaines d'entre eux se limite au RMI.

Mais il est vrai que lorsque quelqu'un est engagé pour liquider une entreprise et jeter à la rue ses salariés, il ne faut pas en attendre de la délicatesse!

La somme demandée peut paraître extravagante lorsque les revenus mensuels de certains anciens salariés s'élèvent aujourd'hui seulement à quelques centaines d'euros. Et ce serait effectivement scandaleux si ce monsieur obtenait satisfaction. Mais ce qu'il demande en l'occurrence est à la mesure de ce que les gens de son acabit gagnent habituellement, et des indemnités de départ qu'ils obtiennent couramment pour prendre congé.

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