Lundi 11 décembre, Sarkozy, ministre de l'Intérieur, a tenu une conférence de presse pour se vanter des chiffres de sa lutte contre les immigrés.

Il s'est auto-félicité et a affiché son tableau de chasse: «En 2005, sur 52000 demandeurs d'asile politique, 37000 ont été refusés. Sur les onze premiers mois de l'année 2006: 33 000 migrants ont été refoulés aux frontières et en particulier à Roissy. Les reconduites à la frontière ont doublé en trois ans, elles vont atteindre 24000 en 2006 pour la métropole et 22 000 outre-mer.

La question des familles en situation irrégulière ayant des enfants scolarisés a marqué l'été 2006, 6 924 personnes ont été régularisées à ce titre, la parenthèse est refermée. La régularisation, de droit, après dix ans de séjour clandestin a été abrogée».

Sarkozy a réaffirmé qu'il ne régulariserait pas les 200 ou 300 000 sans-papiers qui vivent et travaillent en France, souvent depuis de nombreuses années. Pour l'avenir, il propose la nomination d'un ministre chargé de poursuivre les expulsions et donc de continuer à menacer les travailleurs sans-papiers.

Sarkozy sait bien, en fait, que l'économie française a besoin du travail des étrangers. Mais le gouvernement veut essayer de sélectionner ces travailleurs uniquement en fonction des besoins des patrons et en leur supprimant tout droit, la carte de séjour étant liée au contrat de travail et au bon vouloir de l'employeur. Lui et le patronat voudraient une main-d'oeuvre corvéable à merci, jetable à tout moment.

Et puis si, à cette occasion, quelques effets de manche du ministre de l'Intérieur lui permettent de mordre sur l'électorat lepéniste, c'est toujours ça de gagné, estime Sarkozy. Au mépris des drames humains que cela entraîne.