La grève du 18 décembre des enseignants : Contre la braderie de l’éducation20/12/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/12/une2003.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La grève du 18 décembre des enseignants : Contre la braderie de l’éducation

La grève des enseignants a été bien suivie lundi 18 décembre dans les lycées, lycées professionnels et collèges, et la manifestation parisienne a regroupé du monde. Même Gilles de Robien, le ministre de l'Éducation nationale, a reconnu que le mouvement avait été «important». Mais il continue néanmoins à justifier son projet concernant les modifications des obligations de service des enseignants.

L'objectif avoué du ministre est de supprimer 2800 postes d'enseignants, en récupérant les heures payées non effectuées devant des élèves (mais qui correspondent pourtant à un travail réel) et en accroissant la flexibilité de tous.

Ainsi, sous prétexte de «justice entre enseignants», le ministre veut récupérer des heures dites de laboratoire, qui permettent aux professeurs de langues ou de physique-chimie de préparer les travaux des élèves, ou celles accordées à certains d'entre eux parce qu'ils ont plus de copies à corriger. On rognerait aussi sur l'éducation physique, où les trois heures consacrées à l'association sportive pourraient être reconverties en heures de cours.

La flexibilité serait aussi accrue: les professeurs qui n'ont pas un service complet dans un établissement pourraient exercer jusque dans trois établissements différents, ou assurer des heures de cours dans une autre discipline que celle pour laquelle ils ont été formés. Enseigner deux matières, voire trois pour les professeurs de lycée professionnel, deviendrait la règle.

Ce projet aggrave les conditions de travail des enseignants, sans profiter pour autant aux élèves. Les heures soustraites aux enseignants ne seront pas transformées en heures d'enseignement supplémentaires. Les professeurs devront faire des heures en plus, et peut-être dans une matière qu'ils maîtriseront mal, ce qui n'est certainement pas dans l'intérêt des élèves. Quant à la suppression de l'association sportive, elle se fera au détriment des jeunes des classes populaires, qui n'ont pas les moyens d'avoir accès aux clubs privés pour pratiquer un sport.

Enseignants et élèves en ont assez de faire les frais des économies sur le budget de l'éducation.

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