Vendredi 8 novembre, par un fort coup de vent, le cargo Safmarine Léman a perdu treize fûts de produits dangereux quelque part au large de la Bretagne.

Certains de ces fûts de 200 litres contenaient de l'isopropanol, un liquide toxique extrêmement volatil, dont les vapeurs sont susceptibles de former avec l'air des mélanges explosifs. L'équipage ne s'étant rendu compte de la disparition qu'en arrivant au Portugal, les fûts sont actuellement recherchés dans une zone comprise entre le Cotentin et Arcachon.

À ce jour deux fûts échoués sur des plages de Bretagne ont été enlevés par les pompiers spécialisés. Un troisième a été repéré, mais pas encore récupéré, à l'entrée du rail d'Ouessant, soit dans l'endroit où passent le plus de navires. Il ne reste aux autorités qu'à demander au public de ne pas toucher aux épaves échouées et à espérer qu'aucun navire n'éperonnera un fût en haute mer.

Devant le danger, plusieurs municipalités ont décidé de fermer l'accès aux plages. Plusieurs fûts échoués ont été signalés aux pompiers. Il ne s'agissait pas de ceux perdus par le Safmarine Léman, mais d'autres dont la perte n'avait été signalée par aucun navire...

En plus de semer des mines flottantes, le Safmarine Léman s'est transformé lui-même en bombe: une de ses cuves de cale s'est fendue et 25000 litres de méthanol hautement inflammable se sont répandus dans les soutes.

On pourrait croire qu'il s'agit d'un navire poubelle, armé par un «voyou des mers». Pas du tout. Le Safmarine Léman a été construit en 2005, est dûment enregistré sous pavillon suisse et fait partie de la flotte Maerks, le premier armateur au monde pour le transport de conteneurs.

Mais apparemment cet armateur, comme beaucoup d'autres, craindrait de ne pas faire son milliard d'euros de profit semestriel, s'il attachait un minimum d'attention à la sécurité de ses cargaisons.