Fusion Alcatel-Lucent : Plus de 9000 suppressions d’emplois prévues20/12/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/12/une2003.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fusion Alcatel-Lucent : Plus de 9000 suppressions d’emplois prévues

Le grand jour du mariage entre Alcatel et Lucent a eu lieu vendredi 1er décembre.

À cette occasion, la direction avait prévu d'organiser partout dans les différents sites à travers le monde des «petits déjeuners» à partir de 8 heures. L'après-midi, chacun était convié à partir de 16 heures à des rassemblements où a été passée une vidéo en direct de La Boétie (le siège de Paris) avec Patricia Russo, la nouvelle PDG, et Serge Tchuruk, président du conseil d'administration de la nouvelle société Alcatel-Lucent.

En France, à l'appel des syndicats, ces petits déjeuners ont été largement boycottés car, si c'est l'euphorie pour la direction, ce n'est pas le cas pour les salariés qui savent qu'il y aura plus de 9000 suppressions d'emplois à la clé.

Déjà en 2001, les deux sociétés avaient entrepris de se rapprocher. A l'époque, Alcatel était composé de 130000 salariés, Lucent de 126000. Cinq ans après, lorsque les discussions reprirent, Alcatel n'avait plus que 58000 salariés et Lucent 30000. L'un a donc plus que divisé ses effectifs par deux et l'autre par quatre. Aux USA, cela s'est fait par des fermetures d'usines sitôt les annonces faites. En France, les directions ont utilisé toutes les ficelles des «plans sociaux» et l'externalisation d'une grande partie des licenciements en vendant des activités complètes, comme l'usine de Laval qui a fermé quatre ans après.

Un tract récent de la CFDT commentant la fusion titrait: «Un mariage, 9000 enterrements». Mais personne n'a envie de mourir et une telle décision donne plutôt envie de se battre.

Dans cette «nouvelle» entreprise, après le passage à Thalès d'environ 11000 salariés liés aux activités spatiales, sécurité et réseaux de télécoms spéciaux pour les transports (métros, trains, autoroutes...), ainsi que le rachat de la téléphonie 3ème génération de Nortel (1700 personnes dans le monde), les effectifs totaux restants sont de 79000 personnes, d'après les derniers chiffres fournis par la direction. Ils se répartissent de la façon suivante: environ 29000 en Europe dont 12000 en France, 24000 en Amérique du Nord, 14000 en Chine et en Inde et 13000 dans le reste du monde.

Cette répartition tend à nous montrer qu'à travers le monde entier les travailleurs ont des intérêts communs face à ceux qui n'ont qu'un seul intérêt: le fric.

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