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Leur société
Poitiers : Soutien aux «Quatre de La Rochelle», accusés par le Medef
Le 5 juin 2003, dans le cadre d'une manifestation contre les attaques du gouvernement Raffarin sur les retraites, l'immeuble du Medef de La Rochelle avait été détruit suite à un incendie. La police avait alors interpellé, sans preuves, quatre militants de la CGT. Le 1er juin 2006, le tribunal correctionnel de La Rochelle condamnait deux d'entre eux à un mois de prison avec sursis et au versement de plus d'un million d'euros de dommages et intérêts à verser au Medef. Le parquet et le Medef faisant appel de ce jugement, ainsi que les «Quatre de La Rochelle», l'affaire repassait de nouveau devant la justice, à Poitiers, le vendredi 8 décembre. Ce jour-là, les quatre travailleurs étaient soutenus dans la rue par des milliers de manifestants demandant leur relaxe.
La CGT avait en effet décidé de mobiliser. Venus dans les 111 bus affrétés, en train ou en voiture, ce sont près de 8000 manifestants qui ont défilé dans Poitiers. Arrivés de la région, mais aussi de Marseille, de Paris, de Bretagne ou d'ailleurs, ils ont constitué un cortège impressionnant dans les rues de la ville. À l'approche du Palais de justice, les participants reprenaient des slogans exigeant la relaxe de leurs camarades injustement poursuivis.
Car dans cette affaire, l'accusation du Medef ne repose que sur des photos floues, sans preuve tangible. À travers ces quatre militants syndicaux, les patrons, par la voix de leur avocat, voudraient intimider tous ceux qui répondent à leurs attaques.
Membre du comité de soutien des quatre de La Rochelle, notre camarade Arlette Laguiller était présente à cette mobilisation, comme elle l'avait été, en mars dernier, lors d'une manifestation à La Rochelle même. Bernard Thibault, Francis Wurtz pour le PCF et Jacques Gaillot étaient également présents.
À l'issue de cette mobilisation, l'information circulait selon laquelle le tribunal avait requalifié les faits d' «incendie volontaire» en «incendie involontaire» et mis en délibéré le jugement jusqu'au 19 janvier prochain. Bien que reconnaissant qu'«il n'est pas possible d'établir avec certitude l'intention de mettre le feu au Medef», l'avocate générale demandait des peines d'emprisonnement avec sursis pouvant aller de quatre à six mois. La solidarité qui s'est exprimée jusqu'à présent ne devra pas faire défaut pour cette prochaine étape.