Dimanche 10 décembre, le maire UMP de Ploërmel, Paul Anselin, a inauguré un monument en bronze de neuf mètres de haut à la gloire de Jean-Paul II. En présence de l'évêque de Vannes et d'un député de son parti, Anselin à glorifié le pape défunt, «un géant du siècle dernier, le tombeur du communisme».

Le transport et l'érection du pontife de bronze ont coûté 130000 euros aux habitants de Ploërmel, qui n'en demandaient sans doute pas tant. Mais s'agit-il seulement d'un cas de mégalomanie cléricale touchant le maire réactionnaire d'une petite ville de Bretagne?

Peut-être pas. Paul Anselin est un ancien militaire, qui a fait la guerre d'Algérie avec Chirac, et est passé ensuite par plusieurs cabinets ministériels. Il est aussi à la tête d'une société de conseil dans le commerce international, activité pour laquelle il a été cité dans l'affaire des ventes d'armes à l'Angola, en compagnie de politiciens français et d'hommes d'affaires russes. Anselin a été mis en examen, en octobre 2002, pour «recel d'abus de biens sociaux» pour une somme de 450000 euros.

Le sculpteur qui a fait don de son oeuvre à la ville de Ploërmel est, quant à lui, à la fois un ami personnel d'Anselin et un millionnaire russe, familier de Poutine, du maire de Moscou et du monde des affaires de toute sorte. Le journal Le Monde qui fait ce rapprochement parle de «possible renvoi d'ascenseur politico-financier».

Il peut s'en cacher des choses, sous les plis d'une soutane!