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- Lutte ouvrière n°2002
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Leur société
Intermittents du spectacle : Un conflit qui n’est pas intermittent
Mercredi 6 décembre, les intermittents du spectacle ont manifesté à Paris et dans toute la France pour protester contre une dégradation de leurs conditions d'indemnisation.
Un nouvel accord, signé en avril 2006 par deux syndicats minoritaires, aggrave en effet considérablement le précédent protocole de 2003, déjà contesté. Les intermittents seront davantage condamnés à la «course au cachet» pour arriver à faire les heures qui ouvrent leurs droits, ce qui permettra aux employeurs de proposer des rémunérations plus basses. Le montant des indemnités chômage va baisser et un fonds transitoire alimenté par l'État, qui avait repêché presque 34000 intermittents exclus à la suite du protocole de 2003, doit disparaître, ces «repêchés» n'ayant plus droit qu'au RMI.
Le déficit de l'Unedic concernant les intermittents, avancé comme la cause de tout ceci, est réel. Mais il est essentiellement le fait des chaînes de télévision et des sociétés de production, qui déclarent comme intermittents, et en trichant sur le nombre d'heures de travail déclarées, des travailleurs qui devraient être embauchés en CDI, puisqu'ils travaillent de façon régulière, certains même tous les jours.
Il y a eu le 6 décembre 5000 grévistes sur toute la France. De nombreux artistes sont passés entre leurs répétitions à la manifestation parisienne, où un cortège coloré scandait: «Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, la culture qu'on enterre: on n'en veut pas de cette société-là.»
Le gouvernement veut passer en force. De son côté le Parti Socialiste, qui était présent dans le cortège, minimise la gravité de ce nouveau protocole et ne s'engage à rien pour l'avenir. Les intermittents ne devront compter que sur eux-mêmes pour imposer une indemnisation qui leur permette de vivre.