À France Télécom, la CGT, SUD et FO appellent le personnel à faire grève le 14 décembre contre le projet de suppression de 22000 emplois. Fin octobre, le directeur avait fait des déclarations délibérément provocantes sur la méthode envisagée pour réaliser ces suppressions d'emploi. Il les a réitérées dans une interview au journal Libération la semaine dernière.

La direction se propose en particulier de faire partir les employés de 55 ans et plus qui avaient refusé de partir à l'occasion du plan précédent (congé fin de carrière), pour ne pas subir une diminution de leurs revenus. Cette fois, la direction les convoque pour négocier individuellement avec eux leur départ, expliquant que s'ils refusent, ils seront mutés dans un autre service, voire un autre centre, laissant même planer des menaces de mesures disciplinaires.

Sont visées aussi les femmes qui ont eu trois enfants, et qui sont fortement incitées à partir, mais avec une perte de salaire. L'entreprise utilise tous les moyens pour qu'elles partent, allant même jusqu'à demander une dérogation pour que soit appliquée la règle des trois enfants dans le cas où l'un des enfants est mort en bas âge.

De même, elle fait pression sur les handicapés âgés, qui peuvent prétendre à une prise en charge dans le cadre de l'invalidité, sans paraît-il que la perte de salaire soit trop importante. Que l'entreprise soit tenue d'employer 6% de handicapés n'a pas l'air de la déranger. Tous les moyens sont bons si l'on veut obtenir 22000 départs d'ici fin 2008...

Face à ces pressions individuelles révoltantes, il est important que les travailleurs réagissent collectivement. La journée de grève du 14 décembre doit être l'occasion de dire son fait à une direction sans pitié et sans scrupules.