Des affiches qui font parler... la presse14/12/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/12/une2002.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Des affiches qui font parler... la presse

Tout comme aux Présidentielles de 1988, 1995 et 2002, Lutte Ouvrière a fait une campagne d'affiches commerciales pour annoncer la candidature d'Arlette Laguiller. C'est la quatrième Présidentielle où nous le faisons... et la presse s'en aperçoit seulement!

Le Parisien a ouvert le feu, car il ne s'agit évidemment pas de parler d'Arlette Laguiller sans trouver le moyen d'en dire du mal.

Mais que la presse se mobilise sur cette campagne, cela nous réjouit car cela incite à regarder ces affiches comme jamais encore, grâce aux médias. Mais après la première journaliste qui en a parlé dans Le Parisien, chacun, comme d'habitude, copie l'information et y ajoute sa petite déformation pour ne pas avouer qu'il copie.

Ils s'intéressent, en vrac, à la taille de ces affiches, à leur nombre, à leur coût qui serait, selon Le Parisien du 12 décembre, «d'une ampleur exceptionnelle et qui en dit long sur le trésor de guerre de la soi-disant modeste organisation trotskyste» et aussi au fait que la société d'affichage à laquelle nous avons fait appel serait américaine et aurait son siège au Texas.

En fait, l'effort financier fut fait, notamment avec l'aide d'un emprunt en 1995, c'est-à-dire il y a onze ans, car les sondages nous avaient convaincus que cette fois-là Arlette dépasserait les 5% et serait donc remboursée de ses frais de campagne. Le remboursement a permis de refaire la même campagne en 2002. Et comme en 2002 Arlette a été remboursée de ses frais de campagne, c'est avec cet argent-là que nous payons la campagne actuelle, qui comporte moins d'affiches qu'en 2002 pour raison de hausse des prix.

Mais les dépenses de campagne d'Arlette en 2002, affiches commerciales comprises, ont été inférieures au sixième du plafond de remboursement, et sa campagne n'est pas celle, et de loin, qui a coûté le plus cher aux contribuables. Les grands candidats et même les moins grands ont dépensé de 6 à 7 fois plus qu'elle.

Quant à «l'ampleur exceptionnelle», outre que c'est là un propos imbécile par rapport aux campagnes présidentielles de tous les candidats, elle n'est pas exceptionnelle puisque c'est la quatrième fois qu'une telle campagne a lieu, c'est-à-dire depuis 18 ans. Mais, en plus, il faut croire que son ampleur n'était pas si importante puisque cette presse, dite d'information, qui voit tout et qui dit tout, n'avait rien remarqué jusqu'ici.

La campagne 2002 nous a coûté au total moins de un sixième du plafond de dépenses remboursées. Jospin avait dépensé cinq fois plus que nous, Chevènement environ quatre fois plus, Robert Hue le double, Mamère un peu moins que Hue mais presque le double aussi d'Arlette Laguiller. Quant à Chirac, on n'ose le dire, plus de sept fois plus. Aux frais du contribuable bien sûr. Et les journalistes n'ont pas tiqué sur ces sommes ni sur les sociétés auxquelles elles allaient. Sans parler des voyages officiels, en avions privés ou autres, ou ceux qui servent actuellement aux campagnes des ministres et autres qui font passer leurs réunions électorales pour des voyages officiels.

Quant à la société d'affichage à laquelle nous avons fait appel les journalistes ont donc relevé que ce serait une société américaine ayant son siège au Texas. Au lieu de citer n'importe qui et avec un peu plus de discernement et un minimum de recherches, ces journalistes auraient cependant su qu'en 1988 et 1995 nous avions fait appel à la même société, mais qui s'appelait alors Giraudy, et qui était bien française. En 2002, toujours la même, mais elle avait changé de nom pour s'appeler Dauphin. Depuis, elle a changé à nouveau de nom, pour s'appeler Clear Channel et fut naturalisée américaine. Mais d'après les pages financières du Monde de ce mois, J.-C. Decaux serait en voie de la racheter. Si cela se fait, elle redeviendrait donc française.

En 1988, nous avions fait un appel d'offres, nous avions choisi le moins coûtant et nous avons continué.

Peut-être ceux qui nous critiquent ont-ils des actions de J.-C. Decaux?

Quant à notre «trésor de guerre», il provient intégralement des cotisations de nos camarades. Nous avons presque 8000 cotisants et très très peu de permanents, car toutes les activités de nos camarades sont bénévoles. C'est pourquoi on verra encore nos affiches sur les murs, collées par nos camarades.

Alors acheter Dauphin, Giraudy, Clear Channel ou Decaux, comment savoir à qui est l'argent tant qu'on ne contrôle pas ces entreprises? Et si l'on dit que l'argent n'a pas d'odeur, ce qui est encore plus vrai c'est que, pour les actionnaires, leur seule patrie c'est leur portefeuille!

Mais il ne faut pas croire que nous nous plaignons. Au contraire! Ce subit intérêt de la presse écrite et audiovisuelle pour notre campagne nous remplit d'aise car il en majore l'impact bien au-delà de ce que nous espérions.

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