Après un peu plus de trois semaines de grève, la reprise du travail a été votée chez Saint-Gobain Abrasives (ex-Norton) à La Courneuve mardi 5 décembre. La grève avait été entamée suite à l'annonce de la fermeture de l'usine et du plan dit «social» qui l'accompagnait.

Durant les trois semaines de la grève, la direction a revu ses propositions à la hausse, même si elles ne sont pas à la hauteur des revendications des travailleurs et si elles laissent les plus jeunes des salariés de l'entreprise un peu de côté.

L'âge de la mise en préretraite a été avancé à 55 ans au 30 juin 2007, au lieu des 57 ans initialement prévus.

La prime supra-conventionnelle de licenciement, pour ceux qui ne seraient ni reclassés ni en préretraite, est passée d'un plafond de 15000 euros à partir de vingt ans d'ancienneté à un plafond de 26000 euros à partir de vingt-cinq ans d'ancienneté. Une prime de 4 500 euros supplémentaires sera versée aux travailleurs ayant plus de trente-cinq ans d'ancienneté (l'ancienneté moyenne est de trente et un ans). Une indemnité de 7000 euros sera versée aux travailleurs reclassés en interne, alors que rien n'était prévu pour eux au départ.

Par ailleurs, une «prime de reprise du travail» de 3 500 euros sera versée en contrepartie de quatre semaines de travail durant les deux mois à venir. C'est une façon de payer les jours de grève sans le dire ouvertement. Une prime supplémentaire de 450 euros viendra également s'ajouter.

C'est en ayant le sentiment d'avoir gagné, même si ce n'est pas sur tout, que la reprise du travail a été votée. Les travailleurs de l'ex-Norton vont rester encore ensemble dans l'usine pour quelque temps. Ce temps sera précieux car il faudra continuer à s'épauler face à la direction.