Jeudi 30 novembre, la direction de Renault Le Mans a fait toute une mise en scène. Un peu partout dans l'usine à la même heure, en fin d'équipe du matin et début d'équipe du soir, les chefs ont réuni les travailleurs, ayant paraît-il une nouvelle de la plus haute importance à communiquer. Evidemment tous se demandaient de quoi il s'agissait.

En fait, la direction annonçait triomphalement que Ghosn, le PDG de Renault, avait reçu dans la matinée le président PS du Conseil régional des Pays-de-la-Loire, Auxiette, le président UMP du Conseil général de la Sarthe, Du Luart, et le maire PS du Mans, Boulard. Et ceux-ci, une main sur le coeur et l'autre dans le portefeuille des contribuables, avaient accepté de financer une partie des investissements pour moderniser la Fonderie de l'usine, à hauteur de deux millions d'euros. C'était ça, la grande nouvelle. En fait, un véritable scandale!

Renault, avec ses 3,6 milliards d'euros de bénéfices en 2005, ses six milliards d'euros de réserves financières et son bénéfice semestriel 2006 confortable (1,6 milliard d'euros malgré la «crise de l'automobile») n'hésite pas à piocher dans les fonds publics avec la complicité bienveillante des élus locaux. Comme quoi, également, quand il s'agit d'être aux petits soins pour les patrons en détournant l'argent public, gauche et droite sont sur la même longueur d'ondes.