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- Lutte ouvrière n°2001
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Dans les entreprises
Renault : Ghosn a des idées... vieilles de deux siècles
Renault traque les coûts sur tous les plans. Après les économies de matières premières sur l'épaisseur de la tôle, la quantité de mastic, la couche de protection là où ça ne se voit pas, après les réductions de dépenses de gants de protection ou de chiffons de nettoyage, après les vestiaires sans lumière ou les ateliers mal chauffés, voilà que le PDG, Ghosn, met en avant quelques vieilles idées mal dépoussiérées présentées comme des innovations.
Sur ses principaux sites tertiaires, Renault cherche à rentabiliser l'occupation des bureaux en annonçant une opération peu élégamment baptisée NET, pour Nouveaux Environnements de Travail, ne pas confondre avec nettoyage par le vide. Dans un premier temps, le constructeur, observant qu'en région parisienne les locaux ne seraient utilisés qu'à moins de 85%, projetterait de multiplier un système de «bureaux partagés» où le mode de cohabitation ne saute pas aux yeux. Le progrès suivant dans l'économie de locaux serait même plus «audacieux»: certains travailleraient de leur domicile, dépensant leur propre électricité, leur propre loyer et leur propre chauffage. Un retour vers le travail à domicile pratiqué dans les fabriques du 19e siècle, en quelque sorte...
Si l'idée n'a rien de neuf, on voit quel type d'économies Renault envisage s'il parvient à l'appliquer, en particulier vu le prix du mètre carré dans les beaux quartiers de la région parisienne. D'ailleurs, à Boulogne dans les Hauts-de-Seine, où le système de bureaux partagés aurait été déjà expérimenté cet été, les travailleurs concernés ont pu vérifier que c'était une dégradation de leurs conditions de travail.
C'est d'ailleurs en général, hormis la hausse des profits, le seul résultat des économies de Renault.