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- Lutte ouvrière n°2001
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Dans le monde
Après l’instauration d’un cessez-le-feu : Reconnaîtreles droits des Palestiniens!
Alors que depuis des années les gouvernants israéliens clament haut et fort qu'il n'y a aucun interlocuteur du côté palestinien, ils ont subitement réussi à trouver le chemin du téléphone et, oh! miracle, le président palestinien Mahmoud Abbas, qui attendait depuis bien longtemps déjà, se trouvait à l'autre bout.
Il n'en fallut pas plus pour que la plupart des grands moyens d'information annoncent qu'Israël appelait les Palestiniens à reprendre le dialogue, comme si le geste du Premier ministre israélien témoignait d'une grande ouverture d'esprit et comme si c'était maintenant aux Palestiniens de faire la preuve de leur volonté de paix. On ne pouvait mieux inverser les rôles.
Un cessez-le-feu est entré en vigueur dimanche 26 novembre. Il ne concerne en fait que Gaza et prévoit un retrait de l'armée israélienne stationnée au nord de ce territoire en échange de l'arrêt des tirs de roquettes effectués par des groupes armés palestiniens en direction d'Israël. Non seulement l'Autorité palestinienne d'Abbas y a souscrit mais aussi Haniyeh, le Premier ministre palestinien issu du Hamas, organisation qui avait pendant des mois déjà respecté une trêve militaire alors que l'armée israélienne continuait ses exactions aussi bien à Gaza qu'en Cisjordanie.
Comme à leur habitude, les dirigeants israéliens ont mis des conditions à la reprise d'un dialogue. Alors que, de leur côté, ils n'ont fait que de vagues promesses sur d'éventuels retraits «de nombreux territoires et des implantations qui y ont été érigées»; alors qu'ils se sont bien gardés de préciser l'ampleur d'un tel retrait en Cisjordanie; alors qu'ils ne se sont absolument pas engagés ne serait-ce qu'à geler la colonisation, ils ont d'emblée exigé qu'un nouveau cabinet palestinien, non plus dirigé par le Hamas, soit mis en place.
Au moment même où il conclut un cessez-le-feu, le gouvernement israélien pose donc des conditions qui peuvent fournir le prétexte pour le rompre. C'est d'ailleurs là une méthode bien ancienne des gouvernements israéliens: laisser entendre qu'ils seraient prêts à des propositions de paix mais y ajouter une «petite» condition préalable qui rend caduque leur prétendue volonté d'aboutir à un règlement définitif du conflit.
Or, c'est bien Israël et ses principaux tuteurs occidentaux qui sont les responsables de la situation désastreuse dans laquelle vivent les Palestiniens, et c'est à eux de reconnaître à ces derniers les droits qu'ils réclament. Il ne pourra y avoir de paix durable qu'à ce prix.
Et si le gouvernement Olmert ne le fait pas, ce sera à la population israélienne de l'y contraindre car, tôt ou tard, elle devra bien trouver le moyen de coexister pacifiquement avec les Palestiniens.