Les grands patrons et le gouvernement : Même pas la reconnaissance du ventre.22/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1999.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les grands patrons et le gouvernement : Même pas la reconnaissance du ventre.

Le gouvernement vient de modifier légèrement les modalités de paiement de l'impôt sur les sociétés. Cela concerne essentiellement les plus grosses entreprises, celles dont le chiffre d'affaires dépasse les 500 millions d'euros, qui devraient payer 90 % de leur impôt avant le 31 décembre, au lieu de 80 % précédemment. Le solde serait comme auparavant acquitté au mois de mars.

Cette mesure n'est donc qu'un paiement avancé de trois mois de 10 % de l'impôt et vise uniquement les entreprises qui font de gros bénéfices. Elle sert à augmenter de 500 millions d'euros les recettes de l'État pour l'année en cours, de façon à réduire le déficit budgétaire. Le ministre du Budget, Copé, et le gouvernement demandent aux grands patrons ce petit service pratiquement indolore, pour avoir un bilan financier plus présentable en vue des élections.

À l'annonce de cette mesure qu'elle juge "invraisemblable" Laurence Parisot, présidente du Medef, s'est dite "médusée et pantoise". Copé s'est excusé platement et a fait remarquer que ces 500 millions d'avance sur trois mois sont bien peu par rapport aux cadeaux que les entreprises ont reçus. Le gouvernement, dit-il, "a été attentif à baisser l'impôt sur les entreprises". Copé chiffre même ces baisses "des impôts, taxes et charges des entreprises" à 7,5 milliards en cinq ans

Chapeau à la main et tête baissée, Copé rappelle humblement les services rendus et demande une petite fleur qui ne coûte rien. Mais le grand patronat ne se sent pas tenu d'aider ses larbins. Copé devrait le savoir : pour ses semblables, être à genoux devant la bourgeoisie ne suffit pas, il faut être à plat ventre.

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