Mardi 21 novembre, les grévistes de DHL, venus de Saint-Witz, dans le Val-d'Oise, étaient nombreux à manifester au siège de l'entreprise à Tremblay, en Seine-Saint-Denis. Des salariés d'autres centres étaient là aussi. Pas de licenciement, des reclassements dans des conditions convenables, comme celles obtenues par les salariés de DHL de Paris NordII : les manifestants voulaient se faire entendre de la direction qui voudrait bien que le mouvement s'enlise.

Filiale de la Deutsche Post, la société DHL emploie 12000 salariés en France, 80000 dans 44 pays. Cette société traite, en particulier, l'envoi des colis et fait de la rapidité des acheminements sa "spécialité ". Le site de Paris NordII va fermer fin décembre 2006. Quant au site de Saint-Witz, qui emploie 70 personnes, il est également menacé de fermeture.

Les principaux clients de DHL étaient TRW et Delphi, deux équipementiers de l'automobile. Or DHL vient de dénoncer son contrat avec TRW. Quant à Delphi, elle a rompu son contrat avec DHL, pour faire faire le travail à Cergy. La direction s'appuie sur cela pour dire qu'elle est prise à la gorge, alors que tout le monde sait que DHL fait d'énormes profits.

À Saint-Witz, ce sont donc 70 travailleurs, essentiellement des femmes, qui risquent de perdre leur emploi. Depuis des mois que ces menaces planent, le syndicat CGT réclamait des informations précises que la direction s'était engagée à donner le 7 novembre. Eh bien, c'est un Plan social pour l'emploi (PSE) qu'elle a annoncé, mais sans vouloir en donner le contenu. Les salariés ont réagi en décidant la grève à l'unanimité dès le 8 novembre.

Mercredi 15 novembre, la direction a proposé de renouveler pour trois ans le bail du site (l'actuel venait à expiration en 2007)... mais sans s'engager à garantir l'emploi des 70 salariés ! DHL a aussi parlé de reclasser une dizaine de salariés dans un dépôt à Bresles, près de Beauvais, dans l'Oise. Mais les grévistes veulent que tous soient reclassés.

Lundi matin 20 novembre, la direction a tenté un coup de force en faisant venir des travailleurs d'Allemagne pour faire les livraisons. Mais quand les grévistes leur ont expliqué que la direction les utilisait pour briser une grève, ils sont repartis, et cela a remonté le moral de tout le monde.

La direction tente aussi de faire appel à des travailleurs d'autres sites et une partie du transport est effectué. Mais la manifestation du 21 novembre montrait que les grévistes tenaient bon. La direction, qui a reçu une délégation, a néanmoins continué de faire la sourde oreille. Alors la grève continue.