Un nouveau protocole signé par la CFDT : 34000 intermittents du spectacle menacés17/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1998.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Un nouveau protocole signé par la CFDT : 34000 intermittents du spectacle menacés

Le protocole qui vient d'être signé par la CFDT va de nouveau exclure des milliers d'intermittents du spectacle de l'indemnisation chômage, empirant ainsi la réforme de 2003.

Parmi les quelque 100000 salariés en CDD qui bénéficiaient du régime spécial d'indemnisation réservé aux intermittents du spectacle, la réforme de 2003 en a exclu plusieurs dizaines de milliers. Cependant, dès 2004, face à la poursuite des actions des intermittents, le gouvernement avait mis la main à la caisse en créant un «fonds provisoire», reconduit l'année suivante en «fonds transitoire», destiné à «rattraper» les intermittents qui se retrouvaient exclus par les exigences du nouveau mode de calcul. À ce jour, quelque 34000 intermittents ont bénéficié de ce fonds, alimenté non par l'ASSEDIC mais par l'État.

Le 26 octobre, la CFDT, déjà signataire de la réforme de 2003, a annoncé qu'elle allait à nouveau signer le texte prévu pour faire suite à celui de 2003. Pour justifier son geste, la CFDT a annoncé qu'elle avait obtenu la reconduction par l'État du fonds transitoire, rebaptisé «fonds de professionnalisation».

En réalité, si les nouvelles modalités de versement des indemnités provenant de ce «fonds de professionnalisation» ne sont pas connues dans le détail, il semble que ces indemnités ne seraient désormais versées que pour quelques mois, les intermittents ne pouvant y avoir droit qu'une seule fois, ou à la rigueur deux ou trois fois s'ils ont cinq ans ou dix ans d'ancienneté.

Les indemnités chômage que touchent les intermittents représentent 30% voire 50% de leurs revenus. Les 34000 intermittents ayant bénéficié jusque-là du repêchage par l'Allocation Fonds Transitoire pourraient devoir désormais se contenter des seules rémunérations de leurs prestations ou, lorsqu'ils en ont trop peu, toucher le RMI.

Depuis deux semaines, des intermittents se sont rassemblés en assemblée générale dans plusieurs villes; 350 étaient présents à Paris à la réunion du 30octobre.

Au cours de celle-ci, la CGT et les représentants des partis de gauche qui avaient tenté de mettre à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale une proposition de projet de loi qui revienne sur la réforme de 2003, ont exprimé leur exaspération face à son rejet -pourtant prévisible- par l'UMP. Un représentant de la Coordination des Intermittents d'Île-de-France a retracé l'histoire des luttes des intermittents depuis 2003, mettant en évidence le fait que toutes les concessions qu'a dues faire le gouvernement ont été obtenues par la lutte.

Si, par le biais de ces Allocations Fonds Transitoire, le protocole n'a jamais été appliqué dans toute sa rigueur, c'est grâce à la pression que les intermittents ont su faire peser sur le gouvernement. La nouvelle mobilisation souhaitée par beaucoup d'intervenants doit commencer et une journée de grève est programmée par la CGT pour le 6 décembre prochain.

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