C'est la grève à l'usine de la banche «abrasifs» de Saint-Gobain La Courneuve (anciennement usine Norton) après la décision de fermeture annoncée en juin dernier. Selon la direction, l'usine ne serait pas suffisamment rentable.

118 suppressions d'emplois sont programmées, seuls une quinzaine de «transferts» sont prévus, mais uniquement pour des cadres et des agents de maîtrise. Aux 103 ouvriers, selon le plan «social» de la direction, il est proposé une préretraite à 57 ans pour les plus anciens et des reclassements pour les autres. Les indemnités prévues sont faibles, voire inexistantes dans le cas des travailleurs reclassés dans le groupe Saint-Gobain.

En fait de reclassements, la direction ne propose qu'une vingtaine de postes en région parisienne, soit dans la branche «abrasifs», soit dans d'autres secteurs du groupe. Pour la plupart, ces postes sont éloignés du domicile des travailleurs de La Courneuve, ils sont à Conflans-Sainte-Honorine, à Saint-Ouen-l'Aumône ou à Cormeilles-en-Parisis. Par ailleurs, pour certains, ce sont des postes en 3x8, voire en 5x8, alors qu'aujourd'hui nous sommes en 2x8. Sans parler des «reclassements» proposés en province, à des salaires ridiculement bas. Selon le calendrier de la direction, les discussions seraient bouclées le 30 novembre et l'usine fermée en début 2007.

La grève a donc été décidée lundi 13 novembre. Auparavant, les informations nous ont été distillées au compte-gouttes, il a fallu tourner la difficulté et même s'opposer aux délégués qui ne voyaient pas la nécessité de réagir.

Nous réclamons des garanties pour tous, de l'argent à défaut de reclassements ; des indemnités y compris pour les préretraités ou les reclassés dans le groupe ; des indemnités supplémentaires pour les travailleurs exposés à l'amiante, malades ou non ; un traitement identique pour les quelques travailleurs des entreprises extérieures du site.

De l'argent, le groupe Saint-Gobain n'en manque pas, puisqu'il annonce un résultat net pour 2006 en hausse de 26% par rapport à celui de l'an dernier. Il a largement de quoi payer à chacun ce qu'il réclame, bien au-delà de ses intentions affichées jusque-là.