Quotidien La Tribune-Le Progrès - Saint-Etienne : Restructurations... et gaspillages17/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1998.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Quotidien La Tribune-Le Progrès - Saint-Etienne : Restructurations... et gaspillages

Les effectifs du quotidien régional Le Progrès, basé à Lyon, sont visés par un nouveau plan de suppressions d'emplois. La direction entend en supprimer 130 sur les 869 actuels, journalistes et non-journalistes. En même temps, une nouvelle réorganisation vise à supprimer l'impression à Saint-Etienne de l'édition pour la Loire et la Haute-Loire, La Tribune-Le Progrès.

Le Progrès était la propriété de la Socpresse, groupe de presse de plus de 70 titres en France, détenu par les héritiers de la famille Hersant. Le groupe -qui comptait cinq titres en Rhône-Alpes, dont le Dauphiné Libéré- est passé sous la coupe de Serge Dassault en juin 2002. Deux ans plus tard, le même Dassault se débarrassait de la plupart de ses titres sauf Le Figaro. Le groupe Le Progrès était racheté, pour 200 millions d'euros, par le groupe qui détient L'Est républicain, dans le capital duquel Le Crédit Mutuel compte pour 49%.

Les salariés de La Tribune, qui sont environ 200 à Saint-Etienne où ce quotidien est imprimé, sont partagés à peu près également entre journalistes et non-journalistes. En 2002, un accord de modernisation était signé, prévoyant 35 départs (sans licenciements secs), la modernisation des moyens techniques, dont l'achat d'une rotative neuve, l'ancienne datant de trente ans. Par ailleurs, le site principal d'impression du Progrès, à Chassieu, en banlieue lyonnaise, devait recevoir deux rotatives nouvelles.

Or, si Chassieu a touché son matériel, l'imprimerie de Saint-Etienne a été modernisée, mais sans recevoir la rotative prévue. Le local spécial pour la recevoir a été construit, elle a été fabriquée, mais elle est stockée quelque part, inutilisée!

En juin 2006, les nouveaux propriétaires du groupe Le Progrès annonçaient qu'ils voulaient fermer l'imprimerie de Saint-Etienne, imprimer toutes les éditions à Chassieu, muter 35 non-journalistes de Saint-Etienne à Chassieu et dénoncer les accords d'entreprise, tout cela sans négociations avec les syndicats, dont le plus important la Filpac-CGT.

Dans une interview d'octobre dernier, le nouveau PDG du Progrès affirmait: «La proximité, c'est notre fonds de commerce.» Les syndicats de Saint-Etienne mettent cela en doute: comment «coller» à l'actualité locale si le bouclage des éditions de La Tribune est avancé de plus de deux heures à cause de l'éloignement du lieu d'impression? En tout cas le personnel du groupe Le Progrès a réagi au plan de suppressions d'emplois par trois jours de grève à Chassieu et deux jours de grève à Saint-Etienne. La direction a dû revenir sur son intention d'annuler l'accord d'entreprise et ouvrir des discussions avec les syndicats. Le personnel, lui, reste mobilisé et se rappellera certainement à l'attention de la direction à l'occasion de leur prochaine rencontre, le 17 novembre.

La presse, comme tout bien dans cette société, se vend et s'achète, et les travailleurs, qui sont les seuls à être indispensables à son existence, ne peuvent compter que sur leur mobilisation pour faire respecter leurs droits.

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