La solidarité au collège Diderot à Aubervilliers17/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1998.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La solidarité au collège Diderot à Aubervilliers

Jeudi 9 novembre dans l'après-midi, le collège Diderot d'Aubervilliers apprenait que M. et Mme Ye, parents d'une des élèves, avaient été arrêtés deux jours auparavant et étaient placés depuis lors en centre de rétention. La solidarité commençait à s'organiser, leurs deux enfants étant en lieu sûr. Au collège la grève, dès le lendemain, était décidée.

La famille Ye avait déposé cet été une demande de régularisation dans le cadre de la circulaire Sarkozy. Mais leur dossier n'a pas été jugé suffisamment solide par l'administration, malgré le fait que les parents travaillent depuis plusieurs années ici et que leurs enfants de 15 et 18 ans se sont très bien intégrés. Ils sont donc expulsables vers la Chine depuis que le couple a été arrêté sur son lieu de travail, dans une impasse de La Courneuve.

Le vendredi matin, la quasi-totalité des enseignants étaient en grève et se sont rendus au tribunal de Bobigny pour assister à l'audience où le cas de M. Ye devait être examiné, celui de Mme Ye devant l'être au même moment à Meaux. Ils étaient rejoints par des collègues et élèves d'autres établissements d'Aubervilliers et de La Courneuve. Au total, nous étions près d'une centaine.

Quatorze hommes étaient prévenus à cette audience. Venus du Moyen-Orient, d'Europe centrale, d'Asie ou d'Afrique pour fuir la misère ou la guerre, ils n'avaient que quelques minutes pour expliquer leur cas, dire à l'interprète et à la juge qu'ils avaient payé des milliers d'euros à des passeurs pour franchir les frontières ou la mer. Avec, au bout du compte, le maintien en centre de rétention et probablement l'expulsion.

Lorsqu'est venu le tour de M. Ye, l'avocat commis d'office a transmis les pétitions à la juge. Celle-ci découvrait seulement son cas. Une suspension d'audience a été décidée pour permettre de lui présenter le passeport de M. Ye. Malheureusement, le passeport n'a pu être trouvé et amené au tribunal que plus tard dans l'après-midi. La juge a donc décidé de maintenir M. Ye en centre de rétention. La même décision avait d'ailleurs aussi été prise le matin au tribunal de Meaux en ce qui concerne Mme Ye.

La solidarité reste de mise, et le personnel et les élèves sont bien décidés à ne pas laisser expulser cette famille.

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