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- Lutte ouvrière n°1998
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Dans les entreprises
À La Poste, la journée du 14 novembre : Des dizaines de milliers de grévistes
La journée de grève du 14novembre à La Poste, à laquelle cinq fédérations syndicales avaient appelé en commun au niveau national, a rassemblé des dizaines de milliers d'employés des bureaux de Poste, des centres de tri et des services financiers.
La participation au mouvement était de16,8% selon la direction, mais celle-ci établit ses statistiques sur l'ensemble du personnel inscrit et non sur les effectifs au travail. La CGT, elle, annonce 30%. Il y avait en plus un appel, au niveau national, de la seule fédération CGT pour l'ensemble des entreprises publiques et privées du secteur postal et des télécommunications. À Paris, par exemple, chez SFR il y avait un appel commun à la grève de la CGT et de SUD.
En plus de Paris, où il y a eu naturellement le plus de manifestants, des manifestations en province ont réuni chacune plusieurs centaines de participants.
Au-delà de l'opposition à la directive européenne qui ouvre totalement à la concurrence le service postal pour 2009, les revendications portaient sur la sauvegarde de l'emploi et les salaires. Car ce que vivent aujourd'hui les centaines de milliers de salariés de ces secteurs, ce sont les suppressions permanentes d'emplois et l'aggravation des conditions de travail.
Des dizaines de milliers de suppressions d'emplois sont encore programmées à La Poste. Partout des services sont en perpétuelle réorganisation avec comme objectif toujours plus de suppressions d'emplois. Dans les services financiers, la mise en place de la Banque Postale est le dernier prétexte aux attaques contre le personnel. Par ailleurs, des centaines de bureaux de poste sont en voie de fermeture dans tout le pays, et partout ailleurs la pression permanente est mise sur les employés dans tous les secteurs.
Des dizaines de milliers de suppressions d'emplois sont également en cours chez ce qui s'appelait il y a peu France Télécom, devenu Orange aujourd'hui, pour bien signifier que cette entreprise est bien une entreprise privée. La direction ose se plaindre de «ses difficultés» à réaliser assez rapidement le transfert décidé de vingt deux mille salariés ayant encore le statut de fonctionnaire vers d'autres services dépendant de l'État, ou ailleurs, en tous les cas hors de France Télécom-Orange.
Et cela sans parler de ce qui se passe dans les entreprises contrôlées par ces deux géants, La Poste ou ex-France Télécom ou les choses se font encore plus brutalement avec licenciements à la clé. Et sans parler non plus des autres entreprises du secteur, tant postales que de télécommunication. Les énormes profits réalisés ne font qu'encourager les différentes directions à réclamer encore plus de sacrifice au personnel en vue de satisfaire les actionnaires d'aujourd'hui ou de demain.
C'est dire si le mécontentement est justifié. Dans son discours lors de la manifestation parisienne, la secrétaire générale de la fédération CGT a déclaré que les problèmes et les revendications étaient semblables pour tous les salariés du pays, que ce soit dans le public et le privé, et a fixé comme perspective la préparation d'une journée d'action interprofessionnelle «dans les mois qui viennent sans attendre les échéances électorales». Il faut souhaiter que cela ne reste pas une simple formule, mais devienne une réalité.