En Seine-Saint-Denis : Contre l'expulsion de parents d'élèves17/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1998.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

En Seine-Saint-Denis : Contre l'expulsion de parents d'élèves

Mercredi 8 novembre, huit travailleurs chinois sans papiers, trois couples et deux pères de famille, étaient arrêtés par la police dans un atelier de confection de La Courneuve.

Prévenus par une élève dont le père avait été interpellé, les enseignants du lycée Arthur-Rimbaud se sont retrouvés en assemblée le lendemain matin. La majorité des présents ont voté la grève. Les élèves ont été informés et des affiches ont été placardées dans tout l'établissement. Enfin, des élus ont été contactés, ainsi que les établissements directement concernés par cette rafle.

Un des couples en instance d'expulsion avait une fille au collège Diderot et un fils au lycée d'Alembert d'Aubervilliers. Un autre couple avait une fille de sept ans à l'école Jules-Vallès d'Aubervilliers. Enfin, un bébé de deux mois était privé depuis la veille de ses deux parents. Les trois couples ayant été placés en centre de rétention, les enfants ont été recueillis par les familles, des amis, ou laissés à leur sort.

Toutes les personnes concernées vivent en France depuis près de dix ans! Elles avaient déposé une demande de régularisation cet été; demande rejetée... comme pour 4900 autres familles du département de Seine-Saint-Denis.

Dans tous les établissements directement concernés, les enseignants se sont mobilisés avec l'aide du Réseau éducation sans frontières ainsi qu'avec le comité d'Aubervilliers de soutien aux sans-papiers.

Le jour même, nous obtenions que le père de l'élève d'Arthur-Rimbaud soit relâché. Mais les autres parents sont passés au tribunal le lendemain: les hommes à Bobigny et les femmes à Meaux. Le juge pouvait décider de leur maintien en centre de rétention ou bien de les relâcher en les assignant à résidence. Ce jour-là, de nombreux établissements étaient mobilisés, dont le collège Diderot, à 95% en grève. À 10heures, plus d'une centaine d'enseignants et d'élèves de La Courneuve et d'Aubervilliers se retrouvaient au tribunal de Bobigny pour manifester leur indignation et leur soutien aux familles.

Est-ce le résultat de la mobilisation? En tout cas, à Bobigny, deux des trois pères d'élèves étaient provisoirement relâchés. Malheureusement, à Meaux, où personne n'avait pu se rendre pour soutenir les mères de famille, il en fut tout autrement: les trois mères ont été condamnées à rester en rétention. Autant dire que la mobilisation ne doit pas faiblir.

La chasse aux étrangers se poursuit, mais les méthodes de Sarkozy continuent à ne pas passer.

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