Des chiffres du chômage qui ignorent 500 000 érémistes17/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1998.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Des chiffres du chômage qui ignorent 500 000 érémistes

Les chiffres officiels du chômage s'écartent de plus en plus de la réalité, ne serait-ce que dans la comptabilisation d'un grand nombre de érémistes.

Lors du dernier recensement des titulaires du RMI, fin juin 2006, le nombre de ceux-ci était de 1266400. Depuis l'instauration du RMI en 1989, le chiffre du nombre de érémistes a régulièrement augmenté. La seule baisse constatée a été consécutive à la reprise économique temporaire des années 1998-2001. Et encore, cette baisse a été modeste puisque les titulaires du RMI sont passés de 1120251 en fin 1999 à 1051725 à la fin 2001. Depuis, leur nombre n'a cessé d'augmenter à nouveau, pour atteindre aujourd'hui le chiffre record qui frôle les 1,3 million.

Cette augmentation du nombre de titulaires du RMI est, pour une part, une conséquence induite de la réforme des règles de l'indemnisation du chômage. La durée de cette indemnisation a été réduite et les chômeurs, une fois privés d'allocation, basculent encore plus rapidement qu'auparavant dans le RMI.

En théorie, les titulaires du RMI devraient être comptabilisés dans les 2129300 chômeurs officiellement reconnus par le gouvernement. Mais l'APEIS, une des associations de défense des chômeurs, estime qu'un tiers des érémistes ne sont plus comptabilisés dans les chiffres officiels du chômage. Quant aux services de l'ANPE, ils considéraient eux-mêmes, il n'y a pas si longtemps, que ce chiffre montait à 40%. Cela fait quelque 500000 érémistes non comptabilisés dans les statistiques du chômage.

C'est que bon nombre de titulaires du RMI, découragés dans leur recherche d'emploi, cessent de se manifester auprès de l'ANPE, et du coup se trouvent radiés des listes officielles des demandeurs d'emploi. Ce phénomène n'est d'ailleurs pas propre aux titulaires du RMI, mais touche encore plus les centaines de milliers de chômeurs qui ne perçoivent aucune indemnité, pas plus le RMI que l'allocation de solidarité spécifique, l'ASS.

Voilà comment la réalité dramatique du chômage, vécue par des millions de travailleurs, s'écarte de plus en plus des statistiques officielles et des discours satisfaits du gouvernement.

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