«Contrat de législature» de l'UMP : Pour cajoler l'électorat réactionnaire et les possédants17/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1998.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

«Contrat de législature» de l'UMP : Pour cajoler l'électorat réactionnaire et les possédants

Lundi 13 novembre les responsables de l'UMP ont présenté ce qu'ils ont improprement appelé «contrat de législature 2007-2012», puisque, à bien y regarder, il ne s'agit que d'un «document de travail». Fillon, un des seconds de Sarkorzy, a même tenu à préciser lors de la présentation de ce document que, «gardant sa marge de liberté par rapport à ce contrat, le candidat présidentiel que soutiendra l'UMP pourra le reprendre»... Ou ne pas le reprendre, aurait-il pu ajouter.

Dans ces quarante-cinq pages il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses. Des propositions s'adressent aux patrons, mais aussi aux ouvriers; aux xénophobes, mais aussi aux immigrés; aux tenants de la morale conservatrice, mais aussi aux homosexuels. La liste est faite avec le souci de n'oublier personne, c'est-à-dire aucun électeur potentiel.

Mais évidemment, le plus palpable est réservé aux patrons grands et petits, aux possédants, à ceux qui ont du bien. Pour eux, les propositions sont précises: baisse des impôts; seuil encore abaissé pour le taux maximal d'imposition, tous impôts confondus; nouvelles baisses de cotisations sociales des employeurs; suppression des cotisations sur les salaires pour les heures supplémentaires; nouvelle baisse de la taxe professionnelle. À cela s'ajoutent des promesses de nouvelles aides à l'innovation, prétexte habituel pour distribuer l'argent public aux patrons et actionnaires des entreprises. Tout cela sans parler de la suppression d'une partie des droits de succession, «à l'exception, est-il écrit, des grosses fortunes».

Dans le domaine des droits, là encore, ce sont les patrons grands et petits qui sont à la fête. Réforme du droit du travail pour accélérer et «rendre plus sûrs les licenciements»; suspension pour deux ans, «à titre d'essai», pour une grande part des entreprises, des seuils d'effectifs qui obligent à informer de l'évolution des embauches et des départs, d'élire des délégués du personnel, de désigner des délégués syndicaux, de mettre en place des comités d'entreprise et des comités d'hygiène et de sécurité, en plus des obligations fiscales.

Enfin il y a la musique destinée à plaire à l'électorat réactionnaire et borné des exploiteurs, petits et grands, habitués à pester contre «les assistés», qui ne sont jamais eux, mais les autres: chômeurs, érémistes et tous ceux qui doivent survivre avec les minima sociaux. Ce pseudo-programme déclare donc: «La loi fixera que les revenus du travail doivent toujours être supérieurs aux revenus de l'assistance.» Ce qui ne veut pas dire augmenter les salaires, mais baisser les revenus misérables du RMI, du minimum vieillesse ou des handicapés.

L'équilibre revendiqué par Fillon, lors de la présentation de ce viatique électoral de l'UMP, s'apparente tout à fait au fameux pâté de cheval et alouette, composé d'un très gros cheval, pour les intérêts des possédants, et d'une toute petite alouette, pour le reste de la population. Et encore ce n'est qu'un programme, car la réalité du pouvoir peut être encore bien pire. La droite n'a certes pas l'exclusivité de servir les plus riches sur l'échiquier politique, mais elle annonce clairement la couleur à l'avance.

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