Les instituteurs d'Anor, petit village situé près de Fourmies, ont reçu deux bien curieuses missives. La première, émanant de l'Union nationale des anciens combattants, leur propose de faire participer leurs élèves de CM2 à un concours de rédaction sur le thème: «Que représente pour toi le monument aux morts de ton village?» La seconde, signée de l'Association solidarité-défense, demande aux enfants d'envoyer des dessins aux soldats français qui sont «en opération», sans préciser d'ailleurs de quelles «opérations» il s'agit. Les délégués de cette association ont été autorisés par le ministre à se rendre dans les écoles.

L'inspecteur d'académie recommande chaudement ces initiatives et rappelle une circulaire de 1998 qui stipule que l'école doit aider à «renforcer le lien armée-nation en sensibilisant la jeunesse à son devoir de défense».

Heureusement la bêtise militariste, même encouragée par la hiérarchie de l'Éducation nationale, n'a aucun caractère obligatoire et les lettres ont pris la direction de leur place naturelle, la corbeille à papiers.