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- Lutte ouvrière n°1997
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SNCM – Marseille - Contre l’arrogance : Quelques heures de grève instructives pour la direction
Lundi 30 octobre dans la soirée, les navires de la SNCM Napoléon Bonaparte et Paglia Orba sont restés à quai à Marseille. Le mouvement est parti des marins du Napoléon Bonaparte qui se sont mis en grève contre l'attitude d'un officier en second, un commissaire de bord.
Depuis une dizaine de jours au moins, les emplois du temps du personnel hôtelier étaient mal affichés, les heures supplémentaires étaient mal gérées, car le logiciel était déficient. Les marins des services généraux du Napoléon Bonaparte ont protesté. Quand le délégué de bord est allé faire part de ce mécontentement au commissaire de bord responsable de leur emploi du temps, celui-ci a répondu que c'était lui le patron et que s'ils n'étaient pas contents ils n'avaient qu'à débarquer.
Les marins ne débarquèrent pas mais ils se mirent en grève, ce qui empêchait le départ du navire. Ils étaient soutenus par les syndicats STC (Syndicat des Travailleurs Corses) et CGT. Les marins du Paglia Orba se mirent aussi en grève pour les soutenir. Ils furent rejoints par ceux du Méditerranée dès qu'ils furent mis au courant à leur arrivée à Marseille le lendemain matin.
La direction, au lieu de faire débarquer le commissaire de bord comme le demandaient les marins, préféra payer l'hôtel aux passagers ainsi que le voyage sur un navire de la compagnie Corsica Ferries au départ de Toulon.
C'est le lendemain, constatant que peu à peu l'ensemble de la flotte risquait d'être immobilisée, qu'elle se décidait à faire débarquer le commissaire de bord, ainsi d'ailleurs que le délégué avec qui l'accrochage avait eu lieu. La grève se terminait donc le mardi 31 octobre. Le Napoléon Bonaparte arrêtait ses rotations avec deux jours d'avance sur la date prévue en fonction des horaires d'hiver, et les autres navires reprenaient la mer.
Si la nouvelle direction s'imagine qu'elle va pouvoir traiter le personnel avec cette désinvolture, elle a pu constater qu'il lui faudra compter avec des travailleurs qui exigent d'être respectés.