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- Lutte ouvrière n°1997
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Dans les entreprises
SNCF - grève du 8 novembre : Les cheminots ne manquent pas de raisons de mécontentement
L'ensemble des cheminots était appelé par les fédérations syndicales CGT, FO, Sud Rail, CFTC et CFE-CGC à faire grève du mardi7 novembre, à 20 heures, jusqu'au jeudi9 novembre à 8heures du matin. Seuls, la CFDT et le syndicat autonome UNSA ont refusé de se joindre au mouvement.
Dès cet appel, la nouvelle présidente de la SNCF, Anne-Marie Idrac, arrivée tout droit de la direction de la RATP, a tenu des propos méprisants et provocateurs à l'adresse des cheminots. Cela n'a fait qu'ajouter au mécontentement et à la grogne qui règnent dans tous les secteurs de la SNCF, tant les problèmes et les raisons de la mobilisation sont nombreux.
En matière d'emploi d'abord, les organisations syndicales rappellent que 14000 emplois au moins ont été supprimés depuis 2002. Tous les secteurs sont touchés mais particulièrement ceux qui sont liés à la vente des billets et aux services aux voyageurs. La conséquence en est des refus de congés et des conditions de travail plus difficiles pour les cheminots, et des attentes plus longues aux guichets pour les voyageurs.
Les salaires sont également au premier plan des revendications, avec un retard accumulé par rapport à la hausse des prix puisque, chaque année, moins de 2% d'augmentation ont été accordés par la SNCF, sans oublier l'année 2003 avec un zéro pour cent d'augmentation des salaires!
Les raisons ne manquent donc pas de reprendre le chemin de la lutte. Mais les directions syndicales qui ont lancé ce mot d'ordre de grève n'ont pas fait le maximum pour que cette journée soit un succès. Dans certains endroits, les cheminots ont été informés de l'existence de cette grève par la radio plus que par les syndicats.
La grève est justifiée par la situation dégradée faite aux cheminots. Mais il faudrait surtout qu'elle soit un premier jalon dans les mouvements à venir, la première étape d'une mobilisation plus générale qu'il serait nécessaire d'organiser.
Tous les travailleurs du pays ont les mêmes raisons de revendiquer que les cheminots, car lorsqu'on est un travailleur, on sait que c'est 365 jours sur 365 que les services publics se dégradent, que les salaires sont insuffisants et qu'il faudrait embaucher un peu partout.