Rhodia Chimie – Saint-Fons (Rhône) : 4x8, une injustice réparée08/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1997.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Rhodia Chimie – Saint-Fons (Rhône) : 4x8, une injustice réparée

Depuis l'année 2003, à Rhodia Chimie, une disparité existait sur le temps de travail des salariés en poste. Les travailleurs qui avaient changé de rythme et qui tournaient sur cinq équipes (5x8) travaillaient douze jours de moins par an que ceux qui étaient restés en roulement sur quatre équipes (4x8).

Cette situation avait été dénoncée par les travailleurs, la direction de Rhodia répondant à chaque fois qu'il fallait changer de rythme pour bénéficier des douze jours en moins. Pour Rhodia, donc, pas de problème.

C'était sans compter sur l'intervention des salariés de la chaufferie qui demandaient tout simplement à être traités comme tous les autres salariés de l'usine et à bénéficier des douze jours. Après concertation dans les équipes, la grève reconductible était décidée pour le 31 octobre 2006.

Cette date avait été soigneusement choisie par les travailleurs, puisqu'il s'agissait ce jour-là pour la direction de redémarrer une turbine à gaz qui produit des mégawatts et... accessoirement de la vapeur pour les ateliers de production, la chimie restant encore le fonds de commerce de Rhodia!

Cette électricité est ensuite revendue un très bon prix par Rhodia à EDF pour la période d'hiver: Rhodia s'engage à fournir pendant cinq mois de l'électricité chèrement rémunérée par EDF. Bien sûr, ce contrat prévoit des contreparties avec des pénalités si Rhodia ne tient pas ses engagements, qui sont de l'ordre de 300euros par heure perdue.

Pour ajouter aux ennuis de la direction, les salariés du secteur sud de l'usine décidèrent de rejoindre le mouvement, étant concernés par les mêmes problèmes. La direction se retrouvait coincée entre son contrat avec EDF et ses salariés qui revendiquaient.

Rhodia fit vite ses comptes et ce qui était impossible la veille devenait réalisable le lendemain. Les grévistes, en somme, avaient de bons arguments, qui ont porté droit au coeur de la direction car, comme tout le monde le sait, le coeur pour les patrons se porte au niveau du portefeuille.

Céder sur les douze jours ne coûtera au final pas grand-chose à Rhodia, juste de sa superbe. Mais cette reculade de la direction a fait du bien au moral de tous.

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