Le projet de loi sur la «modernisation du dialogue social» : Le gouvernement ne propose que du vieux08/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1997.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le projet de loi sur la «modernisation du dialogue social» : Le gouvernement ne propose que du vieux

Le gouvernement a présenté lundi 6 novembre aux syndicats et au patronat son projet de loi sur la «modernisation du dialogue social» qui devrait entrer en application dès le début 2007. Chirac dit avoir tiré les leçons des grèves contre le CPE du printemps 2006, dont la cause principale aurait été le «passage en force» de Villepin qui n'avait pas pris la peine de discuter avec les syndicats.

Alors il suffisait d'y penser: voilà maintenant le «dialogue social modernisé». Avec ce nouveau gadget, le gouvernement devra consulter les syndicats et le patronat avant tout projet de réforme concernant le droit du travail, l'emploi et la formation professionnelle. De même, tous les ans il sera tenu d'organiser avec eux une réunion de concertation, pour faire le point.

C'est donc promis juré, désormais, avant de lancer une de ses attaques, le gouvernement demandera l'avis de ceux qu'il nomme les «partenaires sociaux» et, comme toujours, il s'en trouvera bien un pour l'approuver. Mais si ce n'était pas le cas, tout est quand même prévu. Ainsi le texte prévoit que le gouvernement pourrait lancer une réforme sans concertation «en cas d'urgence avérée», une notion dont on attend encore la définition. Et dans le domaine de la protection sociale, comme pour les retraites par exemple, le gouvernement restera libre de faire comme il l'entend.

Ainsi, même avec un dialogue social «modernisé», en 1995, Juppé aurait pu s'en prendre au régime de retraite de la SNCF. Quant à Villepin, puisque, à son arrivée à Matignon, il avait fait de la lutte contre le chômage une priorité, il aurait pu lancer le CPE. D'ailleurs n'avait-il pas invoqué «l'urgence de la situation» pour faire passer son nouveau contrat en utilisant l'article 49-3, qui lui permettait de ne pas consulter les députés?

Alors si c'est cela que Chirac-Villepin appellent le «dialogue social», il n'y a vraiment aucune raison de renoncer aux vieilles méthodes de la grève, qui ont fait leurs preuves. Ce n'est peut-être pas «moderne», mais jusqu'à présent cette forme de «dialogue» s'est toujours révélée autrement efficace pour faire reculer un gouvernement et des patrons.

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