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Grève aux Courriers de l’Ile-de-France (CIF) : Les conducteurs de bus veulent plus de sécurité
Mardi 7 novembre, la presque-totalité des conducteurs des bus de la CIF (les Courriers de l'Ile-de-France) ont cessé le travail pendant vingt-quatre heures pour réclamer plus de sécurité.
La CIF, compagnie de transports privée, dessert 117 lignes de bus en banlieue parisienne, empruntées par 125000 usagers, dans les départements de Seine-Saint-Denis, du Val-d'Oise et de la Seine-et-Marne. Comme sur les autobus de banlieue de la RATP, les incidents se sont multipliés ces derniers temps, allant jusqu'à l'agression d'un chauffeur et la tentative d'incendie de son véhicule, dimanche 5 novembre à Tremblay-en-France, en Seine-Saint-Denis.
Jugeant que leur sécurité n'est plus assurée, 95% des 450 conducteurs ont donc fait valoir leur droit de retrait. Ils demandent que la direction débloque plus d'argent pour la sécurité et que le conducteur soit accompagné d'un policier ou d'un agent de sécurité, au lieu d'être seul. La direction a alors répondu qu'elle employait déjà 18 agents de médiation pour opérer sur des lignes sensibles et qu'elle ne pouvait pas faire plus. On est loin du compte!
Le problème posé ne concerne pas les seuls chauffeurs de la CIF. Tous les conducteurs des bus qui desservent des quartiers sensibles craignent, à juste titre, pour leur sécurité et celle de leurs passagers. Et quelle que soit la compagnie, privée ou publique, ils réclament d'être au moins deux agents dans leur bus, au lieu d'un seul. Cela ne réglerait évidemment pas le problème de l'insécurité dans les quartiers, due à des causes sociales bien plus vastes. Cela ne suffira certainement pas non plus, la plupart du temps, à résister à une bande de voyous décidés à s'attaquer aux autobus et à agresser leurs occupants. Mais au moins, le conducteur ne sera pas seul à devoir les affronter, à prévenir, à manoeuvrer son véhicule pour éviter un accident et évacuer les passagers. Et ça, sans parler du soutien moral que représente évidemment le fait d'être à deux pour affronter un incident.
Mais depuis longtemps toutes les compagnies de transports en commun, pour des critères de rentabilité financière, ont réduit à un seul agent le personnel présent dans les véhicules, contribuant ainsi à leur façon à cette désertification des quartiers, dont les chauffeurs de bus subissent les conséquences.