RTM Marseille : Après l'agression du bus 32.01/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1996.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RTM Marseille : Après l'agression du bus 32.

À Marseille, le bus 32 de la RTM a été incendié samedi 28 octobre, vers 21 heures, dans le quartier du Merlan, laissant une jeune femme de 26 ans très gravement brûlée sur 60% du corps. C'est sans doute un groupe de très jeunes gens d'une des cités voisines qui, montés dans le bus, ont versé un liquide inflammable et y ont mis le feu. Tandis qu'un passager tentait d'étouffer les flammes qui dévoraient la jeune femme et la sortait du bus, la conductrice dirigeait le véhicule en flammes loin des voitures en stationnement pour éviter des explosions.

Suite à cette agression, la direction a fait rentrer les bus de nuit, les fluobus. Comme elle le fait toujours dans un cas semblable, elle a mis en arrêt de travail la conductrice dont chacun, à la RTM, admirait le sang-froid.

Les jeunes auraient mis le feu au bus en rétorsion au fait qu'il aurait refusé de stopper pour eux entre deux arrêts. C'est devenu un jeu pour certains jeunes que d'arrêter les bus entre les arrêts, soit pour monter dedans, soit pour en descendre. De plus, certains le font de façon arrogante, comme si le conducteur était à leur service. Pourtant, bien souvent, quand ils sont sûrs qu'il n'y a pas de danger, bien des conducteurs le font par civilité vis-à-vis en particulier des personnes âgées, et cela d'autant plus que la rareté des bus à certains moments de la journée rend désespérant le fait d'en rater un.

Quoi qu'il en soit, le problème est l'agressivité à laquelle doivent faire face les chauffeurs de bus. Dimanche matin 29 octobre, ni eux ni les conducteurs du métro n'ont pris le travail, à l'appel des syndicats; personne ne voulait travailler après une telle agression. Ni bus ni métro n'ont donc circulé dimanche. Des salariés en repos venaient aux dépôts voir leurs camarades arrêtés.

Lundi 30 octobre, les conducteurs reprenaient le travail. Des CRS patrouillaient aux terminus, tandis que des voitures de la police nationale suivaient les bus qui circulaient. Mais tout le monde à la RTM pense que ce n'est pas une solution, que de toutes façons les policiers repartiront et qu'alors la situation redeviendra la même que précédemment. Chacun est convaincu qu'il faudrait regarnir les effectifs, par exemple revenir au temps où il y avait un conducteur et un receveur dans chaque bus. Pour doubler ainsi la présence, il faudrait quelque chose comme 1200 embauches. Ce serait, à tous points de vue, une très bonne chose, mais les travailleurs de la RTM savent bien aussi que cela ne sera pas facile à imposer.

Tous ont aussi été choqués par la prime que la Fédération des usagers des transports en commun a promise aux témoins, comme si ceux-ci avaient forcément besoin d'une telle incitation pour dire ce qu'ils ont vu.

Tous les travailleurs de la RTM étaient indignés, très touchés par le sort de la jeune femme brûlée. Ce qui se dit c'est qu'il faudrait veiller à l'éducation dès la petite enfance. Ils regrettent que les services publics s'en aillent à vau-l'eau et y voient la cause profonde de ces exactions.

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