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- Lutte ouvrière n°1996
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Leur société
Des dizaines de milliers de suppressions d'emplois sur deux mois : Pour le gouvernement, la situation s'améliore.
Alors que le gouvernement se vante d'avoir fait baisser le chômage, les suppressions d'emplois, effectives ou annoncées, se multiplient dans les entreprises. L'Humanité du lundi 30 octobre en a fait le bilan: 25000 emplois ont été supprimés et 20000 sont menacés à court terme, rien que sur les deux derniers mois.
Les plus gros licencieurs font partie du secteur automobile, qu'il s'agisse de constructeurs comme le groupe PSA, avec 7700 emplois supprimés, ou des équipementiers tels Faurecia, Valeo, Bosch, Visteon, Delphi, bien souvent filiales ou sous-traitants de grands groupes industriels, qui à eux tous en ont supprimé presque autant. Si les principales pertes d'emplois se situent dans l'industrie (Sanofi, Saint-Gobain, Seb, Aubade, Totalpetrochemicals, Fujifilms, etc.), des entreprises du secteur tertiaire, prétendument dynamiques, licencient elles aussi, ou prévoient de licencier dans un futur proche: 1500 emplois en moins chez AXA, 1000 à la FNAC, 832 chez Noos, pour n'en citer que quelques-unes.
Des régions sont plus particulièrement touchées ces derniers mois, l'Alsace, la Lorraine, l'ouest et le sud-ouest de la France. Une centaine d'emplois supprimés dans telle entreprise, 50 dans une autre, 300 dans une troisième, en additionnant ces nombres, cela donne, dans certains départements, plusieurs milliers de personnes qui se retrouvent au chômage en quelques mois. Aux licenciements s'ajoutent les contrats précaires non renouvelés, les départs négociés et, surtout, les départs en retraite non remplacés dans le privé comme dans le public.
Dans la fonction publique, 15000 départs à la retraite ne sont pas remplacés, ce qui conduit en outre à une dégradation du service public de plus en plus pénible pour les usagers. Pourtant, dans ce domaine, le gouvernement aurait la possibilité d'agir directement sur l'emploi, à condition qu'il en ait la volonté. Mais il préfère donner l'argent qu'il économise sur les services publics aux entreprises privées, souvent les mêmes qui licencient leurs salariés par centaines. Pour le gouvernement, la "défense de l'emploi" ne sert qu'à des discours d'autosatisfaction qui ne trompent pas les travailleurs.