Une octogénaire jugée pour avoir tué sa fille handicapée : Une société et une justice inhumaines.25/10/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/10/une1995.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Une octogénaire jugée pour avoir tué sa fille handicapée : Une société et une justice inhumaines.

Léonie Crevel, 80 ans, a finalement été condamnée à deux ans de prison avec sursis par la cour d'assises de Seine-Maritime pour avoir mis fin aux jours de sa fille, lourdement handicapée, en juillet 2004.

Jugée pour "homicide volontaire sur personne vulnérable", la vieille dame était passible de la réclusion à perpétuité, mais les jurés ont choisi de la condamner seulement à une peine symbolique.

Il n'en demeure pas moins que ce tragique fait divers repose le problème du sort des personnes lourdement handicapées dans cette société. Car rien n'y est fait, au niveau des pouvoirs publics, pour développer la prise en charge et les structures d'accueil des handicapés, et encore moins lorsqu'il s'agit d'adultes. Sans soutien matériel ni psychologique, la famille doit bien souvent se débattre seule face aux difficultés que cette situation implique. Avant d'en arriver à la tuer, Léonie Crevel s'était ainsi dévouée durant 41 ans à sa fille aveugle, hémiplégique, grabataire, incontinente, ne parlant plus depuis huit ans et faisant fréquemment des crises d'épilepsie.

"J'en avais marre de la voir souffrir" a déclaré l'octogénaire pour expliquer son geste. Cela peut se comprendre. Quant à une justice un tant soit peu humaine, elle aurait au moins pris tout cela en compte. Si elle devait dire son mot, était-il utile de traîner cette vieille dame devant un tribunal en ajoutant à ses souffrances?

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