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- Lutte ouvrière n°1995
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Dans les entreprises
Renault Flins (78) : Réaction contre une menace de sanction.
Mardi 17 octobre, en équipe du matin, la majorité des travailleurs des Presses de l'usine Renault-Flins ont débrayé pour accompagner un de leurs camarades convoqué à un entretien, faisant allusion à une "éventuelle sanction".
La direction lui reprochait d'avoir stocké un outil de presse sur un autre outil mal fermé. Ces outils de presse sont d'énormes pièces qui pèsent de dix à quarante tonnes. C'est la direction qui a imposé de les stocker sur deux niveaux, y compris récemment sur une ligne où, à la suite d'un accident mortel, les experts en prévention des risques avaient recommandé un stockage sur un seul niveau. Dans cet atelier dangereux et encombré, la distance minimum de 80 centimètres entre deux rangées d'outils n'est même pas respectée, avec tous les risques que cela comporte car, comme cela s'est déjà produit, un travailleur peut se retrouver coincé entre deux outils au cours d'une manoeuvre. La direction était donc d'autant plus mal venue de faire des reproches à un travailleur à propos du stockage.
Le débrayage a entraîné l'arrêt de huit lignes de presses sur douze, un défilé dans l'atelier de travailleurs suivis par les chefs plutôt dépassés par les événements. À une réunion improvisée, on a dénoncé la responsabilité de la direction dans le manque de sécurité et les pressions de toutes sortes. Le chef du personnel n'a pas vraiment apprécié, les autres chefs non plus. Quant la pression change de côté, cela ne leur plaît pas!
Pour l'instant, nous restons vigilants. Rien de nouveau sur "l'éventuelle sanction" du camarade, mais au moins un changement dans l'attitude du chef d'atelier: il est devenu poli!