Prisons françaises : Une situation déplorable à nouveau dénoncée.25/10/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/10/une1995.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Prisons françaises : Une situation déplorable à nouveau dénoncée.

La consultation lancée en mai dernier à la demande des États généraux de la condition pénitentiaire, initiés par l'Observatoire international des prisons, confirme ce que plusieurs rapports avaient déjà dénoncé: les conditions d'incarcération sont déplorables. Le conseil de l'Europe vient d'ailleurs de classer les prisons françaises parmi les pires de l'Union européenne.

Les 145 maisons d'arrêt du pays enferment 57000 détenus pour 49000 places. La surpopulation est en moyenne de 120 %, mais elle peut atteindre 150, voire 200 %, comme à Nantes ou à Perpignan.

D'après les résultats du sondage, les détenus condamnent d'abord la promiscuité qui les contraint à vivre à trois ou plus dans une minuscule cellule. Il n'y a aucun respect de l'intimité, pas de portes aux toilettes, pas de rideaux aux douches. Le manque d'hygiène est très fréquent. Le témoignage d'un surveillant de la maison d'arrêt d'Amiens, cité dans le journal Libération, est édifiant: "Certains détenus ont la gale, explique-t-il, comme il nous est impossible de les isoler correctement, cela se répand. Dans les cours de promenade,... les rats pullulent, malgré les pièges."

Comme le signalait un rapport de la Cour des comptes en janvier 2006, les prisons sont loin de n'accueillir "qu'à titre exceptionnel" les condamnés à un emprisonnement d'une durée inférieure ou égale à un an. Les prisonniers condamnés à de courtes peines côtoient les autres. En juillet 2004, 46,9 % des personnes incarcérées en maison d'arrêt étaient des prévenus, c'est-à-dire des personnes placées en détention provisoire. La loi, qui prévoit de séparer prévenus et condamnés, n'est le plus souvent pas respectée. Par ailleurs, les détenus qui devraient être pris en charge dans des structures psychiatriques adaptées ne le sont pas, faute de places, et restent également mélangés aux autres.

En 2003, 39,1 % des détenus travaillaient. De ce côté aussi, leurs droits élémentaires sont bafoués, car leur salaire est un salaire minimum de référence, SMR, qui ne représente que 40,9 % à 44,2 % du smic, selon le type d'établissement. En atelier, le salaire minimum de l'administration pénitentiaire, le SMAP, est de 3,11 euros de l'heure. Les salaires varient ainsi de 100 euros à 500 euros par mois.

Le sondage aura au moins contraint le garde des Sceaux, Pascal Clément, à reconnaître publiquement l'état déplorable des prisons. Il a fait quelques promesses, comme celle de nommer un contrôleur général des prisons indépendant, ce que les associations réclament depuis bien longtemps. Mais la situation indigne dans les prisons perdurera.

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