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- Lutte ouvrière n°1995
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Leur société
La retraite dorée des députés.
Il y a des régimes spéciaux de retraite dont la presse et les ministres ne parlent pas. Par exemple, le régime des députés qui existe depuis 1904.
Actuellement, pour un simple mandat de cinq années, un député a le droit, lorsqu'il prend sa retraite, de toucher une pension de 1580 euros mensuels. En cinq ans, il acquiert plus que la retraite moyenne des salariés, qui est de 1455 euros pour les hommes et 950 euros pour les femmes, pour une carrière complète!
Pour deux mandats, soit dix ans, la pension est de 3160 euros par mois. Les députés se sont voté un plafond à 6100 euros pour quatre mandats et plus.
Les députés en exercice cotisent pour cette retraite spéciale, versant 16 % de leurs 6900 euros mensuels d'indemnité parlementaire. Mais leurs cotisations ne suffisent pas du tout à financer ces pensions substantielles. Aussi chaque année, ils se votent une subvention budgétaire, actuellement de plus de 50 millions d'euros, pour renflouer leur fonds de retraite avec l'argent de la collectivité.
La pension de retraite moyenne des députés est actuellement, selon le site de l'Assemblée nationale, de 2200 euros. Cette pension correspond environ à sept années de mandat. Elle est cumulable avec leurs pensions d'autres mandats comme ceux de maire, conseiller départemental ou régional et leurs pensions professionnelles.
Qu'un "représentant du peuple" ne doive pas risquer, après son mandat, de passer sa vieillesse à la rue et sans un sou, on le comprend. Mais ce n'est pas le risque majeur pour la grande majorité d'entre eux, et d'autre part, cela ne justifie pas de s'arroger des conditions bien meilleures que celles de la plupart des salariés qui, eux aussi, devraient pouvoir vivre leurs vieux jours à l'abri du besoin après une vie passée à trimer.
Enfin le plus scandaleux est que la plupart des députés, ou leurs prédécesseurs, ont voté en 1993 ou 2003, à la majorité, l'amputation générale des retraites des salariés. C'est aussi que la majorité des députés actuels, annoncent, par les voix de Sarkozy et Fillon, qu'en 2007 ils veulent s'attaquer aux régimes retraite des agents de la SNCF, RATP et EDF-GDF, au nom, bien sûr, de la lutte contre les "privilèges".