Le bureau de Mondeville, à la périphérie de Caen, est parti en grève lundi 9 octobre contre les projets de la direction. Ce bureau comptait treize postes de titulaires à la distribution. La Poste a profité de différentes réorganisations du travail - la distribution des colis et l'essentiel du tri devant être faits ailleurs - pour supprimer deux postes, et du coup allonger les tournées des onze facteurs restants: autant dire des journées plus pénibles et plus longues en perspective.

La grève, démarrée pour contester certains calculs de temps faits par la direction, est restée largement majoritaire jusqu'au bout. L'arrogance de La Poste a tant révolté les facteurs que la grève a été reconduite chaque soir, de jour en jour, et que nous nous sommes tous retrouvés à chaque fois aux différentes actions: visites de bureaux, actions au centre de tri voisin, actions au centre où la direction faisait trier le courrier par des intérimaires embauchés pour cela. À chaque fois, la direction a dépêché un huissier et un conseiller juridique prêts à nous menacer du tribunal dans la journée, si nous "entravions la liberté du travail". En revanche, pour faire constater qu'elle entravait notre droit de grève, la justice semble moins pressée...

Tout cela n'a pas empêché les médias, y compris FR3 local, de donner un écho positif de la grève. Par ailleurs des collègues d'un autre bureau, qui doit être fusionné prochainement avec le nôtre, ont fait un jour de grève, le lundi 16 octobre, et nous ont rejoints dans nos dernières actions.

Lors de ce dernier jour de grève, nous avons obtenu quelques aménagements à la marge dans le travail, mais la direction est restée ferme sur ses calculs de temps de travail. Et même dans les conditions de reprise, elle a essayé de nous faire payer notre lutte, en n'accordant aucun des arrangements habituellement obtenus lors des conflits de ces dernières années.

Mais après la grève, à laquelle nous avons tous participé jusqu'au bout, l'ambiance est bonne dans le bureau. D'autres réorganisations sont prévues, et nous nous préparons déjà à y faire face!