- Accueil
- Lutte ouvrière n°1995
- À la direction SNCF Anne-Marie Idrac déraille.
Dans les entreprises
À la direction SNCF Anne-Marie Idrac déraille.
"La SNCF ne doit pas être la dernière entreprise en Europe a être restée comme avant la chute du mur de Berlin", a lancé Anne-Marie Idrac, nouvelle présidente de la SNCF, en s'insurgeant contre le mot d'ordre de grève lancé par les principales organisations syndicales de cheminots pour la journée du 8 novembre prochain. Selon elle, un tel appel relève de ce qu'elle nomme avec mépris un "mouvement rituel", qui serait "à l'opposé des principes même d'un dialogue social constructif".
En fait de dialogue social, depuis des années, sous la présidence de Louis Gallois, passé aujourd'hui à la tête de EADS, comme sous celle qui commence d'Anne-Marie Idrac, les travailleurs de la SNCF subissent le blocage de leurs salaires, les suppressions de postes et la dégradation des conditions de travail allant de pair avec une course à la rentabilité. À cela, il faut ajouter que comme dans toutes les entreprises, qu'elles soient publiques ou privées, la direction a de plus en plus recours aux contrats précaires, souvent à temps partiel imposé, jouant sur la flexibilité pour utiliser des salariés qui sont de plus en plus souvent hors du statut de cheminot. Sans compter les mesures disciplinaires qui n'ont jamais été aussi nombreuses à la SNCF. Et lorsqu'elle embauche, la direction veut des jeunes qui se plient sans rechigner à sa volonté de rentabilité maximum, pour des salaires tirés vers le bas.
Tout cela constitue autant de raisons de répondre largement à l'appel à la grève du 8 novembre. Anne-Marie Idrac, secrétaire d'État aux Transports dans le gouvernement Juppé qui cala devant la colère des travailleurs de la SNCF lors de la grève de l'hiver 1995, devrait quand même le savoir!