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- Lutte ouvrière n°1995
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Leur société
Hôtels-cafés-restaurants : L'UMP et le gouvernement au secours des malheureux patrons.
L'UMP vient de déposer en urgence à l'Assemblée un amendement qui n'a aucun rapport avec la loi en discussion, qui porte sur le budget de la Sécurité sociale. C'est que, mercredi 18 octobre, le Conseil d'État a annulé l'accord passé fin 2004 entre le patronat de la branche hôtels-cafés-restaurants et quelques syndicats minoritaires, CFTC, FO et CFE-CGC, qui exonérait ces patrons d'appliquer la loi sur les 35 heures. Il fallait donc voler à leur secours.
L'accord en question permettait de faire travailler les 800000 salariés de ce secteur 39 heures au lieu de 35, sans leur payer les majorations pour les heures supplémentaires effectuées. En échange, les salariés s'étaient vu "octroyer" six jours de congés, qui pouvaient bien sûr être imposés par les patrons dans les périodes creuses.
Pour faire son tour de passe-passe, le patronat de cette branche avait décrété qu'entre 35 et 39 heures, même si le salarié était sur son lieu de travail, il ne s'agissait plus d'heures de travail mais "d'heures d'équivalence", et qu'il n'y avait donc plus d'obligation pour lui de les payer en heures supplémentaires. C'est cela que le Conseil d'État a refusé. Du coup, les patrons du secteur devraient payer à leurs salariés toutes les heures supplémentaires non payées depuis le 1er janvier 2005, ce qui serait vraiment la moindre des choses.
D'autant que les patrons du secteur ont reçu du gouvernement pendant la même période 1,5 milliard d'euros d'aides, sans aucune contrepartie.
Cela n'a pas empêché le porte-parole de la profession de crier comme un écorché vif. Cet ancien patron d'un hôtel-restaurant de luxe est à la tête d'un syndicat professionnel ne regroupant que 7 % de la profession et représentant les plus riches. C'est pour répondre aux cris de ce type de malheureux que l'UMP et le gouvernement ont proposé avec précipitation une modification de la loi, qui piétine allégrement les principes de base du code du travail. Mais s'il est modifié... ce sera la loi!
Décidément, ceux qui méritent le nom de larbins ne servent pas dans les cafés-hôtels-restaurants. Ils siègent au gouvernement et au Parlement.