- Accueil
- Lutte ouvrière n°1995
- Caisse Régionale d'Assurance Maladie de l'Ile-de-France (Cramif) Paris 19e : Les travailleurs du ménage imposent le maintiende leurs droits.
Dans les entreprises
Caisse Régionale d'Assurance Maladie de l'Ile-de-France (Cramif) Paris 19e : Les travailleurs du ménage imposent le maintiende leurs droits.
Après une grève de douze jours, les travailleurs du ménage de la Cramif (Caisse régionale d'assurance maladie d'Ile-de-France) - une cinquantaine de salariés - ont imposé que l'ensemble de l'équipe soit maintenue sur le site et que les conditions horaires soient garanties.
En effet, une nouvelle société sous-traitante Azur Net a succédé depuis le 1er octobre à l'ancienne Opa Lys. En lançant le nouveau marché, la direction de la Cramif avait proposé une réduction de 30 minutes par jour des heures de ménage (17 à 21 heures, au lieu de 21 h 30 auparavant). Pour obtenir ce marché, Azur Net a "cassé" les prix et voulait le répercuter immédiatement sur les salaires du personnel, en faisant fi de la loi qui précise que celui-ci doit être repris aux conditions antérieures.
Cinq salariés n'avaient pas de contrat de reprise: deux laveurs de vitres, conséquence de la séparation de cette fonction du reste du ménage, trois autres ouvriers accusés faussement de ne pas avoir leurs papiers en règle. Parallèlement, tous les contrats horaires étant avancés d'une demi-heure, la majoration de 30 minutes pour travail de nuit au-delà de 21 heures sautait. Cette majoration, ridicule pour des employeurs comme la Cramif et Azur Net - 0,83 euros par jour et par personne - représentait une vingtaine d'euros par mois pour chacun.
La grève a été unanime et a bénéficié du soutien des employés de la Cramif, bien conscients que ces travailleurs sont autant en butte à leur propre patron qu'à la direction de la Cramif qui rogne sur les dépenses d'entretien et restreint en permanence le budget alloué à l'hygiène, en jouant sur la concurrence entre sociétés de nettoyage. La vente régulière de ce "marché" au plus offrant avec "vente" des salariés - bonne illustration d'esclavage salarié - scandalise tout le monde. En quelques heures, près de 800 personnes ont signé une pétition de soutien et de nombreux employés encourageaient les grévistes.
Ceux-ci ont organisé des tours de contrôle de 6 heures du matin à 22 heures pour empêcher l'envoi de briseurs de grève, ne laissant effectuer qu'un minimum de ménage au Centre de santé situé dans les locaux de l'immeuble, pour éviter sa fermeture pour des raisons sanitaires.
Au bout d'une semaine de grève, l'absence de ménage se faisait de plus en plus sentir et, sur intervention de l'Inspection du travail, des discussions ont commencé. En fin de compte, tous les salariés sont repris aux mêmes conditions, les horaires sont bien avancés d'une demi-heure mais la majoration pour travail de nuit est intégrée dans le salaire sous forme de prime non résorbable. Quant aux jours de grève, ils ont été payés à 50 %. De plus, les grévistes ont exigé et obtenu le maintien des délégués du personnel de site, contrairement à ce qui était envisagé. Le travail a donc repris, avec le sentiment d'avoir gagné!