Aker-Yards (ex-Chantiers de l'Atlantique) - Saint-Nazaire : Grève victorieuse de travailleurs sous-traitants.25/10/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/10/une1995.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aker-Yards (ex-Chantiers de l'Atlantique) - Saint-Nazaire : Grève victorieuse de travailleurs sous-traitants.

Mécasoud est un sous-traitant créé de toutes pièces il y a une vingtaine d'années par les Chantiers navals de Saint-Nazaire pour la fabrication de gros éléments de coque métallique. Cette entreprise qui emploie actuellement 90 salariés en fixe, et bien souvent presque autant de travailleurs précaires, a la réputation chez tous les intérimaires qui ont travaillé pour elle d'être une boîte dure, où le travail est aussi intensif que mal payé. Le mécontentement, même s'il était exprimé depuis longtemps par les travailleurs de l'entreprise, ne s'était pourtant jamais transformé en lutte.

Mais un premier débrayage a eu lieu au mois de mai pour obtenir de meilleures augmentations de salaire. En lâchant 2 % d'augmentation générale, le patron avait alors promis des augmentations individuelles. Et c'est finalement en annonçant qu'il revenait sur cette promesse que le patron a déclenché la colère.

Vendredi 13 octobre, 70 ouvriers ont donc démarré un premier débrayage pour obtenir 80 euros d'augmentation, une prime de travaux pénibles et une revalorisation des coefficients. Le lundi et le mardi suivants, c'est à une centaine que les travailleurs ont continué les débrayages, pour finalement entrer en grève totale le mercredi dès l'embauche.

Le patron de Mécasoud, qui refusait jusque-là en bloc toutes les revendications des travailleurs en lutte en invoquant "des prix de vente pratiquement équivalant aux prix de revient", est devenu subitement plus conciliant. Conseillé (de son propre aveu) par les patrons d'Aker-Yards, il a cédé le jour même de la grève une augmentation de salaire de 75 euros par mois pendant trois ans sous forme de prime d'intéressement, en plus d'une prime de 0,50 euro de l'heure pour les travaux pénibles, de l'embauche en fixe de 30 intérimaires, de la promesse de revaloriser les coefficients, et du paiement des heures de grève. C'est sur cette victoire que les travailleurs de Mécasoud ont repris le travail.

Cette nouvelle a été largement commentée par l'ensemble des 5000 autres travailleurs du site. Beaucoup sont satisfaits de voir un patron céder sur les salaires et évoquent l'idée de suivre cet exemple.

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